
Le cinéaste japonais Shohei Imamura, deux fois Palme d'or au Festival de Cannes, est mort mardi 30 mai 2006, à l'âge de 79 ans.
Né à Tokyo le 15 septembre 1926, ce fils de médecin avait fait des études de lettres et écrit des pieces pour le théâtre de son université lorsqu'il entre au studio Shochiku en 1951, ou il est assistant d'Ozu.
Idéaliste et meme rebelle, attiré par les sujets dérangeants, Shohei Imamura finira en 1966, à l'heure de la naissance de la Nouvelle Vague japonaise, par résilier son contrat avec la Nikkatsu pour fonder sa propre maison, Imamura Productions, l'une des premieres sociétés de production indépendantes. En 1974, il crée une école de cinéma, l'Institut de Yokohama, qu'il déménage en 1986 A Shin Yurigaoka et qui se nomme désormais Académie japonaise des arts visuels. Shohei Imamura a réalisé vingt-six films dont :
Désir volé (1958). L'histoire d'une troupe d'acteurs ambulants.
Désir inassouvi (1958). Un groupe d'hommes tente de récupérer un stock de morphine caché avant la guerre.
Cochons et cuirassés (1960). Film antiaméricain, avec guerre de gangs entre yakuzas
La Femme insecte (1963). L'histoire d'une femme soumise et trahie. Ours d'argent à Berlin.
Désir meurtrier (1964). Violée, troublée, une femme à quatre pattes.
Le Pornographe (1966). Un homme, un appareil photo, et une poupée gonflable.
Profonds désirs des dieux (1968). Des amants maudits poursuivis par des insulaires aux masques ancestraux.
L'Histoire du Japon racontée par une hôtesse de bar (1970). Confessions d'une barmaid séduite par les GI. L'un de ses films documentaires.
La vengeance est A moi (1979). Enquete sur un assassin marqué par l'humiliation de son pere par les Coréens et voué à la culpabilité. D'après un fait divers.
Eijanaeka (1981). Un homme à la recherche de son épouse vendue à un réseau de prostitution. L'histoire du peuple vil.
La Ballade de Narayama (1983). De l'obligation d'aller mourir seul en montagne apres 70 ans. Palme d'or A Cannes.
Zegen, le seigneur des bordels (1987). L'histoire des prostituées expatriées dans l'Asie du Sud-Est.
Pluie noire (1989). Les conséquences de l'apocalypse nucléaire. Prix de la Commission supérieure technique à Cannes.
L'Anguille (1996). Une fable utopiste burlesque. Palme d'or à Cannes.
Dr Akagi (1998). Adapté de l'auteur du Traité de la déchéance, Ango Sakaguchi.
De l'eau ti?de sous un pont rouge (2001). Hantise de la mort et vitalité amoureuse.
11 minutes, 9 secondes, 1 image - Septembre 11 (2002). Participation à un film collectif sur les événements du 11-Septembre.