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The Great Dictator | Le Dictateur | Charles Chaplin | 1940



Titre Original : The great dictator Titre Français : Le dictateur

Pays : ETATS-UNIS Année : 1940

Réalisation : Charles Chaplin

Interprètes : Charlie Chaplin (Adenoid Hynkel, Dictateur de Tomania / le barbier juif), Jack Oakie (Napaloni, Dictateur de Bacteria), Paulette Goddard (Hannah), Reginald Gardiner (Schultz), Henry Daniell (Garbitsch)...


Extraits Allociné :
Début de tournage
Le tournage du Dictateur commence le 9 septembre 1939, soit huit jours après l'invasion de la Pologne par les Nazis et six jours après la déclaration de guerre de la Grande-Bretagne et de la France à l'Allemagne.


Premiers dialogues pour Chaplin
Charles Chaplin
réalise deux films sonores avant Le Dictateur : Les Lumières de la ville (1931) et Les Temps modernes (1936). Mais Le Dictateur est son premier vrai long métrage parlant avec des dialogues.

Le Dictateur en Allemagne
Le Dictateur
est projeté pour la première fois en Allemagne en 1945 sous la pression des Américains. Mais l'accueil des Allemands reste froid. Ce n'est qu'en 1958 que le film sort en Allemagne fédérale.

L'accueil du film en 1940
Le Dictateur sort aux Etats-Unis le 15 octobre 1940. Si le succès commercial est au rendez-vous, les critiques sont mitigées. Des reproches sont faits à Chaplin, soupçonné de faire de la propagande anti-isolationniste dégradant les relations entre les Etats-Unis, l'Allemagne et l'Italie et poussant les Américains à intervenir dans le conflit. Autre critique : celle qui l'accuse de faire une comédie sur une sujet tragique. Enfin, certains Américains n'apprécient pas le discours final jugé trop engagé. Sélectionné aux Oscars dans cinq catégories, le film ne reçoit aucune récompense.

Hommage à Charlie Chaplin
Le numéro de prisonnier de Roberto Benigni dans La vie est belle est le même que celui sur l'uniforme de Charlie Chaplin dans Le Dictateur, une satire du facisme et du racisme de Hitler.

Beaucoup de photos des films de Chaplin, sont disponibles sur le site 7 ART CINEMA et un article sur Charlie Chaplin...




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Extrait : The Great Dictator | Le Dictateur (1940) Charles Chaplin


Faces | John Cassavetes | 1968

Titre Original : Faces

Pays : ETATS-UNIS Année : 1968

Réalisation : John Cassavetes

Interprètes : John Marley (Richard), Gena Rowlands (Jeannie), Lynn Carlin (Maria), Seymour Cassel (Chet)...

Répliques à 1h54 du film > MARIA (Lynn CARLIN) et CHET (Seymour CASSEL) J'ai prié Dieu et je lui ai dit : "Je vous en supplie, faites qu'il ne lui arrive rien." "Je l'aime tant, je ferai ce que vous voudrez."
Je ne crois même pas en dieu, mais ça ne fais rien. On se protège soi-même. Et quand on parle de valeurs, d'honnêteté, et quand on est tous là à se dire qu'on est tous bien, c'est de la foutaise. On s'en fout. On a pas le temps de montrer ses faiblesses. Et on continue comme ça. On sort notre carapace qui nous protège entièrement et on agi comme des automates. Je t'ai traité d'automates ? Je le suis tellement, chéri , que ça en est grotesque. [Crik pouffe] Je suis le plus sexy du monde, [Crik pouffe] je suis blond, [Crik pouffe] elle sont à mes pieds. [Crik pouffe]...






Bande Annonce VO : Faces (1968) John Cassavetes

Scarface | Brian de Palma | 1984



Scarface


Année : 1984


Pays : Etats-unis


Type : Criminalité | Durée : 2h45


Réalisation :
Brian de Palma

Avec Al Pacino (Tony Montana), Steven Bauer (Manny Ray), Michelle Pfeiffer (Elvira Hancock), Mary Elizabeth Mastrantonio (Gina Montana), Robert Loggia (Frank Lopez)...

Article de Samuel Blumenfeld
Le Monde du 09.05.99

Génération « Scarface »

Boudé à sa sortie en 1984 par le public américain blanc, « Scarface », de Brian De Palma, fut plébiscité par les jeunes des ghettos. Le personnage de Tony Montana est devenu l'emblème de toute une culture hip-hop des deux côtés de l'Atlantique. En France, où le film ressort, le destin de ce réfugié cubain, devenu roi de la cocaïne à Miami, est regardé comme un hymne au cosmopolitisme


Lorsque Scarface, de Brian De Palma, lointain remake du classique de Howard Hawks tourné en 1931, sort en 1984 aux Etats-Unis : il est accueilli dans l'hystérie. L'interprétation exubérante d'Al Pacino dans le rôle de Tony Montana, réfugié cubain expulsé par le gouvernement de Fidel Castro qui devient l'un des plus grands barons de la drogue à Miami à la fin des années 70, est vilipendée par la critique. La sauvagerie du film, qui culmine, dans une scène emblématique, par le découpage d'un homme à la tronçonneuse lors d'un deal de cocaïne qui ne se déroule pas comme prévu, donnera à la censure américaine l'occasion de lancer une croisade mémorable.

On ne pardonne pas à Brian De Palma de « dénaturer » un classique hollywoodien, encore moins à son scénariste Oliver Stone de transformer le gangster inspiré d'Al Capone en un clown, auguste vêtu de blanc, le nez poudré de cocaïne, se dandinant en permanence au son d'une musique disco. Le refus de la censure américaine d'entériner les coupes proposées par Brian De Palma, qui désirait obtenir une interdiction aux moins de dix-sept ans, se révélera pour lui une chance inespérée. Le réalisateur se contentera très intelligemment de sortir le film comme il l'entend, frappé du label X synonyme d'interdit, qui contribuera pour beaucoup à sa mythologie. Scarface reste à ce jour le film où est prononcé le plus de fois le mot fuck (environ 160...). Lorsque Scarface est diffusé par la télévision américaine, cette interjection est remplacée par « ananas », marque d'un humour bien involontaire de la part des censeurs.

Le public américain blanc n'est pas allé voir Scarface. Celui des ghettos et des centres urbains lui a en revanche fait un triomphe. Le film de De Palma a frappé l'inconscient des minorités noires et hispaniques comme aucun film avant lui, même pas Le Parrain. Plus que le X de la censure, cette population vit celui du leader noir Malcolm X et une illustration de son fameux « by any means necessary » - « y parvenir par tous les moyens disponibles », slogan qui était, dans Scarface, pris à la lettre par un Tony Montana qui en donnait la version la plus sanglante.

Pour la première fois depuis l'ère des films de blaxploitation dans les années 70, un film hollywoodien s'intéressait à l'univers du ghetto. Scarface offrait aussi de manière très subversive une alternative au mode de vie blanc. Il suffisait, pour goûter au rêve américain, de s'armer d'un M-16, de se lancer dans le commerce de la cocaïne, le seul créneau d'avenir pour un jeune du ghetto, et de reprendre la fameuse devise de Tony Montana, « The world is yours » - « Le monde est à toi ». « C'est le premier film qui parlait d'une population à laquelle on ne s'intéressait pas aux Etats-Unis, explique Ronin Ro, auteur de Have Gun Will Travel, livre-enquête remarquable sur l'ascension et la chute de Suge Knight, patron de Death Row Records, le label de Tupac Shakur et de Snoop Doggy Dogg. Mon frère braquait à l'époque les supermarchés armé d'un M-16. Sur l'écran, enfin, je voyais quelqu'un au cinéma faisant usage de la même arme. Tony Montana était hispanique, comme moi, mais ce n'était plus le Mexicain de La Soif du mal qui dit "Yes señor"... Scarface est sorti au plus fort de l'ère Reagan, dont il a traduit à merveille l'égoïsme et l'idéologie mercantiliste. La cocaïne était en vogue à l'époque, et les gangs commençaient à voir dans le commerce de la drogue un moyen de gagner beaucoup d'argent, alors qu'auparavant ils se contentaient de sauvegarder leur territoire et d'échanger à l'occasion quelques coups de couteau. » Ils ont transformé leur quartier en zone franche, et la compétition entre gangs rivaux est devenue aussi acérée qu'entre brokers à Wall Street. Sauf que leur vision du monde, cette volonté d'envisager le commerce de la drogue à grande échelle ne dérivaient pas de cours à l'université mais d'une vision assidue de Scarface. Ils ont voulu vivre exactement comme leur mentor Tony Montana. Los Angeles s'est transformé en champ de tir. Il s'agissait de vivre bien, comme Tony, même si cela signifiait finir comme lui, c'est-à-dire mal. » « Je me souviens encore d'une des projections de presse désastreuse de Scarface, raconte Nelson George, l'auteur de Hip Hop America, l'une des meilleures études consacrées au mouvement hip-hop aux Etats-Unis et à l'étranger. Personne n'a pris la mesure du phénomène. Je crois que, pour un jeune du ghetto, il n'y avait rien de mieux à faire que de s'identifier à un baron de la drogue. Le nihilisme du film, son fétichisme pour les armes à feu, le fait que le personnage principal soit un immigrant ont touché une corde très sensible. »

Scarface est devenu aujourd'hui le film le plus emblématique de la culture hip-hop, aux Etats-Unis comme en France. D'autres oeuvres, pour la plupart remarquables, sont devenues par la suite des films cultes à l'intérieur du ghetto : Robocop, de Paul Verhoeven ; King of New York, d'Abel Ferrara ; New Jack City, de Melvin Van Peebles ; Boyz in The Hood, de John Singleton ; Reservoir Dogs, de Quentin Tarantino (dont la fameuse séquence de l'oreille d'un flic découpée par un canif est la copie de la scène de la tronçonneuse dans Scarface) ; Menace II Society, des frères Hughes... Aucun n'a autant frappé l'imaginaire que le film de Brian De Palma. Al Pacino reconnaissait que le rôle de Tony Montana est, plus que Michael Corleone dans Le Parrain, celui qui a le plus marqué le public : « Les gens m'arrêtent dans la rue et me récitent des dialogues entiers du film ! Jamais je n'aurais cru que ce rôle puisse marquer à ce point l'inconscient du public. Avec le recul, c'est peut-être mon film préféré. » Selon Brian De Palma, une telle pérennité était impossible à prévoir : « Les dialogues du film ont énormément contribué à son succès. Désormais, à chaque fois que je croise un acteur, il me fait une imitation de Tony Montana. Bruce Willis fait un Tony Montana très crédible. Tom Cruise en donne une version très intense, alors qu'Alec Baldwin va davantage vers l'intériorisation... »

La cassette vidéo de Scarface reste toujours en tête des meilleures ventes de l'autre côté de l'Atlantique. La fameuse devise de Tony Montana, « The world is yours », que De Palma avait reprise du film de Howard Hawks, est devenue un des mots de passe du mouvement hip-hop, reprise dans plusieurs chansons et clips vidéo. Le rapper new-yorkais Nas l'a reprise en titre de son premier album. Le chanteur de Houston MC a été tellement marqué par le film qu'il s'est rebaptisé Scarface et revêt, comme Tony Montana, un costume blanc et des chemises à fleurs. On trouve dans le premier album des Geto Boys ( « The Geto Boys ») des samples du film dont une des phrases prononcées par Tony Montana : « All I got in this world is my balls and my word » - « Tout ce que j'ai sur cette terre, c'est mes couilles et ma parole ». Le personnage de Tony Montana ne cesse de revenir dans les chansons du Wu-Tang Clan et de Public Enemy.

En écoutant attentivement les chansons de Nas, N. W. A, Ice Cube, Ice-T, Jay-Z, on réalise que le gangsta rap naît davantage de Scarface, décliné comme une chanson de geste, que de la réalité du ghetto dont la dimension documentaire les intéresse assez peu. La fascination pour les gangs, le fétichisme de l'arme à feu, le machisme, le culte des voitures et des fringues sont l'incarnation d'un fantasme essentiellement cinématographique, nourri de Scarface et des films de blaxploitation découverts en vidéo. On n'avait guère insisté, au moment des émeutes de Los Angeles de 1992 qui suivirent le procès des agents qui avaient passé à tabac Rodney King, sur l'inspiration fictionnelle de cette révolte. Tel George Jackson embrassant la métaphore du nègre révolté Stagger Lee, ces jeunes hommes et ces jeunes femmes obéissaient à la part la plus sombre de leur imaginaire. Ils portaient des casquettes Malcolm X, écoutaient la musique de Chuck D et KRS-One, et vénéraient Tony Montana.


L'un des héritages les plus flagrants du gangster interprété par Al Pacino se retrouve dans Death Row Records, l'un des plus prestigieux labels de rap de la décennie. Dirigé par le très controversé Suge Knight, dont les liens avec les milieux du crime, les gangs de Los Angeles et les trafiquants de drogue ont été depuis mis en évidence, Death Row s'était transformé en une annexe de la Mafia. Selon Ronin Ro, Suge Knight, qui purge actuellement une peine de prison, gérait son entreprise comme Tony Montana. En 1996, Tupac Shakur, rapper vedette de Death Row Records, était assassiné à Las Vegas. Bien que All Eyes on me, son nouvel album, se soit vendu à quatre millions d'exemplaires, Tupac n'avait pourtant que 150 dollars sur son compte en banque. « Suge Knight a amené la mentalité de Scarface dans le milieu de la musique, qu'il a transformé en champ de bataille. Dans ses interviews, il parlait comme Tony Montana. La décoration de ses bureaux était calquée sur celle de la maison de Tony. Il y avait même l'immense baignoire où Tony prend ses aises, et les six écrans télé sur lesquels il zappait à l'aide de sa télécommande. »


En France, « tout le monde en banlieue a la cassette du film à sa disposition. Il y en a même qui regardent Scarface en boucle toute la journée », assure le rapper Oxmo Puccino. Stomy Bugsy reconnaît posséder une cassette audio des dialogues du film dans sa version française (par ailleurs remarquable) et l'écouter quand il prend son bain. Selon le comédien Jamel Debbouze, « Scarface est en banlieue une religion ». Personne mieux qu'Akhenaton, le chanteur du groupe de rap marseillais IAM, n'aura su exprimer l'impact de Scarface sur son existence. Dans Métèque et mat, la chanson-titre de son premier album solo, il dit : « Petit, on me racontait l'histoire de truands, de boss / Qui pouvait saigner trois mecs puis bouffer des pâtes en sauce / Scarface, le film, est sorti, puis il a vrillé l'esprit / De beaucoup de monde et moi y compris. » A la fin de cette chanson, Akhenaton reprend un des dialogues du film. « Dis-moi, d'où tu viens Tony ? », demande un trafiquant de drogue colombien. Ce à quoi Tony / Akhenaton répond : « Qu'est-ce que ça peut te foutre d'où je viens ? »


En France, Scarface a été regardé, et continue d'être regardé, comme un hymne au cosmopolitisme. C'est le seul film qui ait réussi à donner à la chute et à l'ascension d'une petite frappe une dimension mythologique et sociologique à laquelle un segment de la population pouvait s'identifier. « Le Parrain, dit Stomy Bugsy, est un film de chevalier ; Marlon Brando est un roi et Al Pacino est un prince. Le parcours de Tony Montana pouvait vraiment ressembler à celui de mes parents. Si vous faites bien attention, il commence par trouver un travail honnête, servant des hamburgers dans une roulotte. Puis il s'écrie : "J'ai des mains faites pour l'or, et elles sont dans la merde" et choisit le crime. Cela aurait pu être notre parcours. » Contrairement aux Etats-Unis où la fascination pour Tony Montana relève du culte, Scarface aura servi en France de contre-exemple. « La déchéance de Tony Montana commence le jour où il prend de la coke, et j'ai vu trop de mecs partir en couilles comme lui. C'est pour moi une leçon », explique Stomy Bugsy. « La manière de briller et de s'éteindre très vite de Tony ressemble beaucoup au hip-hop, estime Akhenaton. Mais comment peut-on s'identifier à un destin pareil ? »

Scarface est peut-être, avec la trilogie du Parrain, le film de gangsters le plus achevé de ces trente dernières années. Il a été élevé au rang de bible aux Etats-Unis ; en France, le destin de Tony Montana a été compris pour ce qu'il était : l'illustration de ce qu'il ne faut pas faire.


Vidéo non disponible
Extrait : Scarface (1984) Brian de Palma

Citizen Kane | Orson Welles | 1941



Titre Original : Citizen Kane

Année : 1941

Pays : Etats-unis

Type : Drame

Durée : 1h59

Réalisation : Orson Welles

Avec Orson Welles (Charles Foster Kane), Joseph Cotten (Jedediah Leland, le reporter), Dorothy Comingore (Susan Alexander Kane), Agnes Moorehead (Mme Mary Kane), Ruth Warrick (Emily Monroe Norton Kane)...

Article de Jean-Michel Frodon (Le Monde 07-05-99).

Orson Welles et Citizen Kane dynamitent les écrans américains.
Citizen Kane. Le premier film de ce cinéaste de vingt-cinq ans issu du théâtre ne constitue pas seulement la manifestation d'un génie inventif. Il révolutionne la mise en scène cinématographique et offre une multiplicité de points de vue.

Citizen Kane sort le 1er mai 1941 aux Etats-Unis et ne ressemble à rien de connu. En apparence, biographie à la gloire de Charles Foster Kane, magnat de l'industrie et de la presse, ce puzzle offre une multiplicité de points de vue et révolutionne la mise en scène cinématographique : effets spéciaux, images composites, montage, rimes visuelles, narratives ou sonores. Génie nul en diplomatie, Orson Welles met déjà en péril son avenir à l'intérieur du système hollywoodien. Le film s'attire les foudres du grand patron de presse William Randolph Hearst, qui se sent visé et tentera de le racheter pour détruire le négatif. Welles a vu venir l'ascension du quatrième pouvoir, le contrôle industriel de l'information qui modifie les règles du jeu politique.


Mai 1941. Citizen Kane, premier film d'un cinéaste de vingt-cinq ans, déjà adolescent prodige du théâtre américain et figure en vue du monde de la culture et des médias, de New York à Los Angeles, ne ressemble à rien de connu. Comme si, d'un coup, un jeune géant rieur et orgueilleux avait tout inventé. C'est faux bien sûr. Mais invention, réinvention, ou utilisation novatrice de propositions déjà explorées par d'autres, ce film sorti aux Etats-Unis le 1er mai 1941 et que l'Europe continentale découvre à la fin de la guerre (en France, le 3 juillet 1946) est bien un séisme dans l'histoire de ce qu'on a appelé l'art du siècle, le cinéma.



De quoi s'agit-il ? En apparence, d'un genre qu'affectionne Hollywood, le film biographique à la gloire des grands personnages que le cinéma américain aime à élever en héros exemplaire offert à l'admiration des foules. En fait, de la désarticulation savante et magnifique du genre pour élaborer, avec les mêmes éléments disposés autrement, une idée créatrice de la mise en scène.
Le film s'ouvre sur la mort de Charles Foster Kane, magnat de l'industrie et de la presse retiré dans son palais baroque après le scandale de moeurs qui a mis un terme à ses ambitions politiques. Un journaliste des actualités filmées va enquêter sur son passé et interroger ses proches afin de comprendre ce personnage excentrique et munificent. Avec un indice, un signe de piste, « Rosebud », terme incantatoire et mystérieux, le dernier mot prononcé par le mourant.




Outre la reconstitution de l'enfance et des débuts dans la vie du héros, on découvrira les multiples facettes du personnage grâce aux témoignages du banquier Thatcher, de Bernstein qui fut le collaborateur dévoué de Kane et de Leland qui fut son ami, de Susan, sa maîtresse devenue sa seconde épouse, et du serviteur des derniers jours, Raymond. Il n'y a pas de résolution à ce récit qui ressemble au grand puzzle montré dans l'une des ultimes séquences, au sein du palais de Xanadu. Là s'entassent les vains vestiges d'une razzia sur les trésors artistiques du monde, dans un décor à la profusion délirante qui aurait pu être celle de Kubilai Khan telle que la chanta Coleridge - En Xanadou, lui, Koubla Khan, S'édifia un fastueux palais... Kubilai Khan étant l'une des très nombreuses origines au patronyme Kane proposées par les exégètes, qui se réfèrent aussi volontiers à Kafka qu'à Conrad. Le premier long métrage d’Orson Welles devait en effet d'abord être une adaptation du roman Au coeur des ténèbres.

C'est la réalisation du court métrage Too Much Johnson qui aurait donné le virus de la réalisation à l'animateur du Mercury Theatre. Homme de scène (et de radio) autant reconnu comme acteur que comme dramaturge, Orson Welles a puisé dans le théâtre nombre des avancées modernes qui caractérisent la construction et la mise en scène de Citizen Kane. Progressiste sur le terrain politique (la pièce The Craddle Will Rock, exaltation de la lutte syndicale montée par lui à Broadway, fut interdite en 1937), Orson Welles a conçu un film qu'on peut lire comme la critique de l'ambition démesurée du grand patron à l'américaine. C'est pourquoi le magnat de la presse William Randolph Hearst, se sentant visé par le film, déchaîna ses journaux contre lui. Mais il est surtout un génial inventeur de formes, dont certaines s'inspirent de ces deux fondateurs de la modernité théâtrale que sont Brecht et Pirandello.
 
On retrouve la distanciation du premier avec le « film dans le film ». Du second, on reconnaît l'intercession d'un narrateur, la multiplicité des points de vue. La mise en cause de l'objectivité des faits montrés naît de l'addition des témoignages recueillis par Thompson. Mais Citizen Kane innove avec les outils du cinéma infiniment plus qu'il n'emprunte aux autres arts. Du scénario, cosigné avec Herman Mankiewicz, et qui bouscule à la fois chronologie et « niveaux de récit », jusqu'à la musique (de Bernard Herrmann), Welles modifie toutes les composantes de la mise en scène cinématographique.

Recourant aux effets spéciaux, il invente une écriture originale par les angles de caméra, les lumières excessivement puissantes ou faibles, le recours aux images composites, les cadrages à l'objectif grand angle (où l'on « voit les plafonds », signature anecdotique). S'y ajoutent l'intervention sur le son, le montage qui fait alterner des durées dilatées ou brutalement abrégées, la création de rimes visuelles, narratives et sonores. L'immense apport d'un tel film suscitera sans nul doute plus de vocations de cinéaste, et plus d'envie de penser et d'écrire sur le cinéma, qu'aucun autre titre de toute l'histoire de ce moyen d'expression.

Est-ce à dire que l'artiste démiurge (il est à la fois réalisateur, scénariste, interprète principal et producteur) a tout inventé ? Naturellement non. Les formalistes russes, les expressionnistes allemands, les adeptes du cinéma d'art français et d'autres Américains, de Griffith à Ford, ont exploré nombre des voies qu'emprunte Citizen Kane. Mais ce film, qui n'a à première vue rien d'« expérimental », propose d'un coup un point de convergence de tous ces apports, au service d'un grand récit d'ascension et de chute qui se place d'emblée dans le domaine du mythe.

Rompant avec les codes formels établis par l'industrie des images, il ne constitue pas seulement la manifestation d'un génie inventif hors pair. Lorsque Orson Welles lui-même déclare : « Le public est seul juge. Kane était à la fois égoïste et désintéressé, c'était à la fois un idéaliste et un escroc, un très grand homme et un individu médiocre. Tout dépend de celui qui en parle. (...) Le but du film réside d'ailleurs plus dans la représentation du problème que dans sa solution », il définit l'enjeu démocratique de la modernité cinématographique : la mise en scène ouverte, laissant place au spectateur au lieu de lui asséner un « sens de l'histoire » décidé hors de lui.


Extrait Video : Citizen Kane (1941) Orson Welles

Singin In The Rain (1952) Stanley Donen et Gene Kelly




Titre Original : Singin'in the Rain

Titre Français : Chantons sous la Pluie

Année : 1952

Titre original : Singin' in the Rain
Réalisation : Stanley Donen, Gene Kelly

Décors : Cedric Gibbons, Randall Duell, Edwin B. Willis, Jacques Mapes
Costumes : Walter Plunkett
Photographie : Harold Rosson
Montage : Adrienne Fazan
Lyrics : Arthur Freed
Musique : Nacio Herb Brown
Direction musicale : Lennie Hayton
Chorégraphie : Gene Kelly
Production : Arthur Freed
Société(s) de production : M.G.M.
Société(s) de distribution : M.G.M.

Pays d’origine : États-Unis

Type : Comédie musicale - 1h43

Gene Kelly (Donald 'Don/Donnie' Lockwood), Donald O'Connor (Cosmo Brown), Debbie Reynolds (Kathy Selden), Jean Hagen (Lina Lamont), Millard Mitchell (R.F. Simpson, le Président de Monumental Pictures)...

Informations Allociné :
Stanley Donen et Gene Kelly
Chantons sous la pluie
est le deuxième film réalisé par le duo Gene Kelly / Stanley Donen après Un jour à New York (1949). Gene Kelly sort du très grand succès obtenu par Un Américain à Paris réalisé par Vincente Minnelli et Stanley Donen dont la carrière débute, vient de diriger Fred Astaire dans Mariage royal (1950) et Elizabeth Taylor dans Love is better than ever (1951).



A l'origine du film
La
MGM
charge Adolph Green et Betty Comden d'écrire le scénario d'une comédie musicale qui reprendrait des chansons à succès composées dans les années trente. Parmi elles, "Singin'in the rain" qui est l'oeuvre d'Arthur Freed, également producteur de Chantons sous la pluie.

L'arrivée du parlant
Chantons sous la pluie
met en scène un tournant de l'histoire du cinéma : le passage du muet au parlant avec un couple star de comédiens. Lui saura s'adapter, elle dont la voix est épouvantable devra être doublée. C'est une mise en abyme du cinéma.

La consécration pour Debbie Reynolds
Agée de seulement 20 ans en
1952, Debbie Reynolds tient pour la première fois un rôle principal dans Chantons sous la pluie. Ce film la propulse au rang de star.

Le numéro de Cyd Charisse
Remarquée en
1946 dans Ziegfeld Follies, Cyd Charisse enchaîne les comédies musicales. Sous contrat d'exclusivité avec la MGM, elle est engagée dans Chantons sous la pluie, où elle apparaît uniquement dans un numéro de danse face à Gene Kelly. Une scène d'anthologie.

La Chorégraphie
La chorégraphie est signée
Gene Kelly.

Le succès de Donald O'Connor
Donald O'Connor
, qui joue le second rôle masculin, est un ancien enfant-star d'Hollywood. Adulte, il continue d'enchaîner les films et fait un numéro très remarqué dans Chantons sous la pluie où il chante "Make 'Em Laugh". Ce rôle lui vaut un Golden Globe en 1952.




Singin In The Rain (1952) Stanley Donen et Gene Kelly

Glenn Ford (1916-2006)

D’après un article de Jean-François Rauger

Edition Journal "Le Monde"

Glenn Ford : acteur américain d'origine canadienne est mort, à Beverly Hills (Californie), mercredi 30 août. Il était âgé de 90 ans.

Le nom de Glenn Ford est attaché à un cinéma hollywoodien qui, après la guerre, commence à exprimer toute une série d'inquiétudes. L'optimisme et le sens de l'épopée, qui s'exprimaient durant l'âge d'or des années 1930 sont révolus lorsque le film noir s'impose et que le western s'interroge sur ses origines et soumet ses héros au doute. Glenn Ford, avec plus de cent films à son actif, aura représenté un type de héros, plus réaliste, en phase avec ce basculement du cinéma américain.






Gwyllin Samuel Newton Ford est né le 1er mai 1916 à Sainte Christine, au Canada, dans la province du Québec. Sa famille émigre en Californie, à Santa Monica, en 1924. Après quelques années de théâtre sur la Côte ouest, il est embauché par le studio de cinéma Columbia en 1939. Durant la Guerre, il interrompt sa carrière pour servir dans les Marines, effectue même une partie de son service en France. Il épouse l'actrice Eleanor Powell en 1943. Il divorcera de celle-ci en 1959.

C'est donc après-guerre qu'il parvient au vedettariat. D'abord un film avec Bette Davis (A stolen Life de Curtis Bernhardt en 1946) et puis, surtout, Gilda avec Rita Hayworth réalisé la même année par Charles Vidor. Le film deviendra mythique pour une célèbre séquence où Rita Hayworth retire lascivement son gant pour devenir un emblème de l'érotisme hollywoodien et la marque d'un relatif amoralisme sceptique face au monde corrompu et désenchanté qui sera celui du film noir.

Glenn Ford y incarne un joueur professionnel qui retrouve et séduit à nouveau une femme qu'il a aimée et qui est mariée au cynique propriétaire d'une maison de jeu. Gilda contribuera beaucoup à la fascination de la cinéphilie d'après-guerre, notamment en France, pour le cinéma américain.







Vidéo non disponible
Bande Annonce VO : Gilda 1946 de Charles Vidor (Durée : 2 min 05 s)





Ford est, désormais, une des stars de la Columbia. La rencontre avec Fritz Lang sera décisive. La sobriété de jeu de l'acteur le désigne comme le parfait héros langien, individu gris, quelconque et ambigu en même temps, aux motivations plus complexes. Dans Règlements de comptes (The Big Heat, 1953), il incarne un policier décidé à venger la mort de sa femme tuée par un truand. Dépassé par sa propre fureur, le personnage est au bord du déséquilibre. Il retrouve un rôle aussi complexe dans Désirs humains (Human Desire, 1954), adaptation par Lang de La Bête humaine. Dans Graine de violence (Blackboard Jungle), de Richard Brooks, en 1955, il incarne un enseignant confronté à la violence d'une partie de ses élèves qu'il va tenter de remettre dans le droit chemin. C'est l'Américain moyen-type qui doit faire face à une situation exceptionnelle, une figure qu'il incarnera souvent.

Réalisme Psychologique

Glenn Ford tiendra le rôle principal dans plusieurs westerns dont certains comptent parmi les plus réussis de cette période : L'Homme de nulle part (Jubal, 1956), Trois heures dix pour Yuma (3:10 to Yuma, 1957) et CowBoy (1958), signés Delmer Daves. Une volonté de réalisme psychologique s'incarne parfaitement dans des personnages à l'humanité affirmée. La première balle tue (The Fastest Gun Alive, 1956) de Russel Rouse sera une autre réussite du western.

De nombreux critiques de cinéma le jugeaient sous-évalué et l'un d'eux, David Shipman, a écrit qu'il était "un bon exemple, si ce n'est le meilleur, de l'acteur fiable et efficace" (l'acteur avec Shirley MacLaine en 1958 sur le tournage du film La Vallée de la poudre (The Sheepman), de George Marshall).

Il sera, en 1961, la vedette du film de Frank Capra, Milliardaire d'un jour (Pocketful of Miracle), dont il est aussi producteur-associé.

Mais avec les années 1960, c'est toute une période qui prend fin à Hollywood pour laisser place à l'incertitude, à la parodie, à la perte de confiance.

Glenn Ford devient alors, comme de nombreux acteurs de sa génération, une vedette de la télévision. Il incarne le shériff Sam Cade dans la série du même nom à partir du début des années 1970 et tient un des rôles principaux du feuilleton The Family Holvak à partir de 1975. Désormais, il apparaît dans un film un peu comme une vieille gloire hollywoodienne invitée (Superman, de Richard Donner en 1978 où il est le père adoptif du super-héros). Celui qui déclarait n'avoir finalement incarné que lui-même à l'écran ne tournera plus après 1991.

Casablanca | Michael Curtiz | 1942

Casablanca

Année : 1942

Pays : Etats-unis – Drame / Romance - 1h42

Réalisation : Michael Curtiz

Avec : Humphrey Bogart (Richard 'Rick' Blaine), Ingrid Bergman (Ilsa Lund Laszlo), Paul Henreid (Victor Laszlo), Claude Rains (Capitaine Louis Renault, Préfet de Police), Conrad Veidt (Major Heinrich Strasser)...

Infos Allociné :
Genèse du film
Casablanca est l'adaptation d'Everybody comes to Rick. Cette pièce écrite en 1938 par Murray Burnett et sa femme Joan Allison leur est inspirée par la rencontre d'émigrés fuyant le régime nazi. Leur but est d'illustrer leur périple de Marseille à Lisbonne et Casablanca. Début 1942, les droits de l'ouvrage sont achetés par la Warner Bros pour 20 000 dollars, le montant le plus élevé payé jusqu'alors pour une pièce inédite. Aeneas Mackenzie et Wally Kline commencent à travailler sur le scénario avant d'être rapidement remplacés par Julius J. Epstein et Philip G. Epstein. Ils finissent le premier tiers du script et suggèrent Claude Rains et Ingrid Bergman pour le casting. Humphrey Bogart est déjà rattaché au projet. Quelques jours plus tard, les deux frères reçoivent de l'aide d'Howard Koch. Ce dernier étoffe la dimension politique et morale du film. Le producteur Hal B. Wallis souhaitant mettre en valeur la relation amoureuse entre ses deux interprètes principaux envoie le scénario à Casey Robinson qui étoffe cette dimension de l'histoire. Le tournage commence alors fin mai sans que le script soit terminé.





Humphrey Bogart
Casablanca est le rôle déterminant qui permet à Humphrey Bogart d'accèder au statut de star internationale. Le comédien quitte les rôles de detective ou de gangsters qu'ils tenaient dans des films comme Le Faucon Maltais ou La Grande évasion de Raoul Walsh pour se transformer en héros romantique. Sa rencontre avec Lauren Bacall sur Le Port de l'angoisse confirme à partir de 1944 cette direction encore sensible au début des années cinquante dans des films comme L'Odyssée de l'African Queen de John Huston ou Sabrina de Billy Wilder. Entre temps, il tourne quelques rôles à contre-emploi comme ce chercheur d'or dévoré par l'appât du gain dans Le Trésor de la Sierra Madre de John Huston.

Ingrid Bergman
Quand elle tourne Casablanca, Ingrid Bergman est déjà une star des écrans. La comédienne a triomphé à Hollywood avec le remake américain d'un de ses films suédois, Intermezzo. Elle tient ensuite la vedette dans quelques longs métrages comme Dr Jekyll et Mr Hyde de Victor Fleming. Après le succès de Casablanca, elle poursuit sa carrière aux Etats-Unis tournant notamment trois films avec Alfred Hitchcock parmi lesquels Les Enchaînés. Elle part ensuite pour l'Italie où elle collabore à plusieurs projets de Roberto Rosselini : Stromboli, Europe 51, Voyage en Italie...

A la fin des années cinquante, on retrouve la comédienne chez Jean Renoir ou Stanley Donen. En 1978, Ingmar Bergman lui offre son dernier grand rôle dans Sonate d'automne face à Liv Ullmann.

Un film Warner
Film politiquement engagé du côté des alliés, Casablanca a été produit par la Warner. Depuis les années trente, le studio était très ouverts à des sujets sociaux. Pendant la guerre, la Warner était également très engagée. Le studio a notamment produit Confessions d'un espion nazi d'Anatole Litvak avec Edward G. Robinson en 1939 ou le pro-soviétique Mission à Moscou réalisé par Michael Curtiz juste après Casablanca en 1943.

Un tournage chaotique
Le tournage de Casablanca a été très difficile. Le scénario s'écrivait au jour le jour au grand mécontentement des comédiens. Humphrey Bogart et Michael Curtiz se disputaient souvent. Le comédien devait également subir les colères quotidiennes de sa femme qui pensait qu'il avait une liaison avec Ingrid Bergman. Les principaux acteurs avaient de nombreux doutes sur la qualité du film et étaient préssés d'en finir avec le tournage.

Annonce casting
Lors du lancement du projet Casablanca, Ann Sheridan et Ronald Reagan étaient annoncés comme les possibles interprètes du film. La Warner essayait seulement de faire parler de ces deux acteurs dont les noms ne circulaient plus dans la presse. Pour le rôle de Rick, Humphrey Bogart a été rapidement contacté. George Raft s'est montré très intéressé par le rôle mais n'a jamais réussi à convaincre les studios. Michele Morgan a été contactée pour incarner Ilsa mais ses tarifs étaient bien supérieurs à ceux d'Ingrid Bergman. La production préféra donc engager l'actrice suèdoise. Hedy Lamarr aurait également été approchée pour ce rôle mais elle était liée par contrat à la MGM et ne souhaitait pas travailler sur un projet sans connaître l'intégralité du scénario à l'avance.

Paul Henreid
Paul Henreid a été prêté contre sa volonté à la Warner pour tenir le rôle de Victor Lazlo par Selznick International avec qui il était lié par contrat. Le comédien craignait que ce rôle secondaire dramatique brise sa carrière de jeune premier romantique.

Joy Page
Joy Page qui joue Annina Brandel, la réfugiée bulgare, dans Casablanca est la belle-fille de Jack L. Warner, le chef du studio hollywoodien.

Avion en carton
Limité au niveau du budget, l'équipe de Casablanca ne pouvait pas avoir un véritable avion dans la scène finale. A la place, ils ont utilisé du carton avec comme équipage des nains pour donner l'illusion d'un appareil de taille réelle.

Dernière minute
Ecrit au jour le jour au moment même du tournage, le scénario ne disait pas lequel des deux hommes Ilsa choisirait à la fin. Désorientée par cette incertitude, Ingrid Bergman demanda conseil à Michael Curtiz qui lui repondit de "le jouer entre les deux". Ce n'est que deux semaines avant la fin du tournage que la décision fut finalement prise.

Fin Alternative
En 1987, une copie spéciale de Casablanca fut projetée au Festival du film de Rio avec une fin alternative. Ingrid Bergman n'y prenait pas l'avion. Elle retournait dans les bras d'Humphrey Bogart.

Coupes
Casablanca n'a pas pu sortir en Allemagne pendant la guerre. Le film était considéré par les autorités comme une oeuvre de propagande anti-nazie. Après la fin de la guerre, casablanca fut enfin projeté en Allemagne mais avec 20 minutes de coupes. Toutes les références au nazisme et le personnage du Major Heinrich Strasser ont ainsi été supprimés.





Le Rick's café
Le "Rick's Café American" est inspiré de l'hôtel El Minzah à Tanger.

Curtiz / Bogart
Michael Curtiz et Humphrey Bogart ont tourné sept films ensemble. Casablanca marque leur cinquième collaboration. Avant, les deux hommes ont travaillé sur Le dernier round (1937) avec Edward G. Robinson et Bette Davis, Les Anges aux figures sales (1938) avec James Cagney, La Caravane héroïque (1940) avec Errol Flynn. Michael Curtiz tourne également plusieurs scènes de Marked Woman (1937) dans lequel Bogart tient cette fois-ci la vedette. Après le succès de Casablanca (1942), les deux hommes se retrouvent pour Passage to Marseille (1944) et la comédie La Cuisine des anges (1955).

Dooley Wilson
Le pianiste Sam est interprété par Dooley Wilson. La spécialité de cet acteur afro-américain était pourtant la batterie. Dans Casablanca, il ne fait que semblant de jouer du piano. L'acteur devait copier les mouvements de main d'Elliot Carpenter qui interprétait les vrais morceaux derrière un rideau. Dooley Wilson tournera plusieurs films par la suite parmi lesquels la comédie musicale Symphonie magique d'Andrew Stone. Le rôle de Sam avait été envisagé au départ pour une femme. Hazel Scott, Lena Horne et Edith Fitzgerald ont toutes les trois été envisagées par les producteurs pour jouer dans le film.

Max Steiner
Alors que Casablanca était en post-production, Max Steiner a essayé de s'opposer à l'utilisation de la chanson "As time goes by". Le compositeur qui avait notamment travaillé sur Autant en emporte le vent souhaitait à la place que la production utilise un titre qu'il aurait lui-même écrit. Ingrid Bergman étant déjà engagée sur le tournage de Pour qui sonne le glas, il était impossible de tourner de nouvelles scènes. Max Steiner dut donc se résigner à l'utilisation de la chanson d'Herman Hupfeld.

Dernière réplique
La célèbre dernière réplique de Casablanca prononcé par Humphrey Bogart : "Louis... Je crois que ceci est le début d'une merveilleuse amitié" aurait été ajouté quelques semaines après la fin du tournage à la demande de Hal B. Wallis.

Acteurs juifs
Pour interpréter les rôles de nazis, l'équipe du film a notamment fait appel à plusieurs juifs qui ne pouvaient que se sentir concernés par la gravité du sujet.

Un succès public
Alors que le film n'avait connu qu'un succès mitigé en preview, la Warner décide de le sortir à la hâte en novembre 1942 afin de profiter de l'actualité du moment. Les Alliés connaissent au même moment leurs premiers grands succès en Afrique du Nord. La bataille de Casablanca fait la une des journaux. Si la critique est tiède voire hostile envers le film, le public suit en masse. Casablanca triomphe début 1943 quand il sort dans un circuit plus général. Tourné pour un peu moins d'un million de dollars, il en rapporte quatre fois plus lors de son exportation en salles aux Etats-Unis. Le succès du film ne se dément pas avec les années. Casablanca est régulièrement cité dans divers sondages comme un des meilleurs longs métrages de tous les temps.

Oscars
Casablanca reçut huit nominations aux Oscars en 1944 pour ne finalement remporter que trois statuettes. Il fut récompensé dans les catégories meilleur scénario, meilleur réalisateur pour Michael Curtiz et meilleur film. Casablanca était également nommé dans les catégories meilleurs musique, montage, cinématographie, meilleur interprète secondaire masculin pour Claude Rains et meilleur acteur principal pour Humphrey Bogart.

Une suite
Le succès de Casablanca a amené les producteurs du film à envisager une suite aux aventures de Rick et Ilsa. Le projet devait s'intituler Brazzaville. Il est finalement tombé à l'eau après le désistement d'Ingrid Bergman. La seule suite officielle au film de Michael Curtiz est littéraire. A la fin des années 1990, Michael Walsh redonne vie aux personnages dans son roman "As time goes by".

Parodies...
Casablanca a donné lieu à de nombreuses parodies. La première est celle des Marx Brothers qui dès 1946 se lance dans Une nuit a Casablanca réalisé par Archie Mayo. Le développement aurait rendu furieux l'équipe du film de Michael Curtiz qui aurait menacé d'attaquer les trois comiques en justice. S'il ne subsiste aucune preuve démontrant l'existence de ces attaques, il reste les réponses que Groucho Marx faisait publier dans la presse. Il y menaçait d'attaquer Jack L. Warner pour l'utilisation du mot "Brothers" dans le nom de la société et laissait entendre qu'Harpo Marx reprendrait le rôle d'Ingrid Bergman. Certains critiques affirment que le comique essayait simplement ainsi de faire parler de son film et que le studio Warner Brothers n'a jamais menacé les frères Marx.
Autre célèbre parodie, Tombe les filles et tais-toi d'Herbert Ross dans lequel Woody Allen tente de séduire Diane Keaton en suivant les conseils de Rick Blaine, le personnage incarné par Humphrey Bogart dans Casablanca.

...et émules
Le succès de Casablanca a fait de nombreux émules. Ainsi de nombreux films s'inspirent en partie de l'intrigue et de l'atmosphère du long métrage de Michael Curtiz. Dans Passage to Marseille, le réalisateur retrouve Humphrey Bogart, Claude Rains, Sydney Greenstreet et Peter Lorre pour une nouvelle romance sur fond d'engagement politique. Michele Morgan y tient le rôle principal féminin. Paul Henreid, Claude Rains et Peter Lorre partent à l'aventure en Afrique du Sud dans La Corde de sable de William Dieterle avec Burt Lancaster. Le film est également produit par Hal B. Wallis. Casablanca sera par la suite décliné en deux séries télévisées, la première en 1955 avec Charles McGraw en Rick, la seconde en 1983 avec cette fois-ci David Soul dans le rôle principal.

As time goes by
La célèbre chanson jouée par Sam, "As time goes by", a été composée en 1931 par Herman Hupfeld pour "Everybody's welcome", un spectacle présenté à Broadway. C'était un des titres favoris de Murray Burnett, l'auteur d'"Everybody Comes To Rick's". Après la sortie de Casablanca, la chanson connut à nouveau un succès gigantesque restant en tête des "hit-parades" radios pendant plus de 20 semaines. Standard de la chanson américaine, le titre est repris à la fin des années cinquante par Frank Sinatra.

Extraits des musiques de Casablanca à écouter dans la playlist MUSIQUES 7 ART CINEMA ! (Max Steiner | Main Title : The Immigrants; Morocco; 'Sam, I Thought I Told you Never to Play'; As Time Goes By; Flashback : Rick Remmenbers Paris; Love Scene; The Airport; Major Strasser's Death; '... the Beginning of a beautiful friendship).



Bande Annonce : Casablanca | Casablanca (1942) Michael Curtiz

Bonnie and Clyde | Arthur Penn | 1967






Bonnie and Clyde

Année : 1967

Etats-unis - Drame / Romance - 1h51

Réalisation : Arthur Penn

Avec Warren Beatty (Clyde Barrow), Faye Dunaway (Bonnie Parker), Michael J. Pollard (C.W. Moss), Gene Hackman (Buck Barrow), Estelle Parsons (Blanche)...

Infos AlloCiné : Une histoire tirée de faits réels
Le long métrage Bonnie and Clyde est tiré de faits réels. Bonnie Parker et Clyde Barrow, deux jeunes Américains originaires du Texas se rencontrent par hasard en janvier 1930. Elle, serveuse, et lui, poète fumeur de cigares et coiffé d'un béret, s'associent rapidement pour devenir le plus célèbre couple de criminels américains. Durant la période de la Grande Dépression des années 30, ils multiplient braquages et cambriolages, tuant au passage douze personnes, le tout au nez et à la barbe des autorités. En mai 1934, le couple est pris dans une embuscade. L'une des plus folles épopées qu'ait connu l'Amérique prend fin : Bonnie Parker et Clyde Burrow trouvent la mort dans le piège tendu par l'ancien gendarme Frank Hamer. Ils sont inhumés à Dallas.

Un accueil controversé
Avant même sa sortie en salles, Bonnie and Clyde fut critiqué pour la "glamorisation" qu'il faisait des deux tueurs. Sa violence et son humour noir furent également dénoncés. Mais au final, le long métrage reçut un accueil critique (dix nominations aux Oscars) et public impressionnant. L'engouement du jeune public pour le film peut s'expliquer par le fait qu'il met en vedette des héros aux comportements juvéniles, ludiques et en quête d'un épanouissement sexuel. Soit un véritable échappatoire pour une jeunesse alors à la recherche de nouveaux repères.

Les couples hors-la-loi sur grand écran
Si Bonnie and Clyde reste le film du couple hors-la-loi le plus célèbre du septième art, il en existe d'autres. Parmi les films mettant en vedette ce type de héros pas ordinaires, retenons J'ai le droit de vivre de Fritz Lang (1937) et Les Amants de la nuit de Nicholas Ray (1947).


Bonnie Parker sur grand écran
Neuf ans avant la sortie de Bonnie and Clyde, le réalisateur William Witney (Le Retour de Zorro, Le Maître du monde) s'était penché sur le destin de la jeune Bonnie Parker. Dans The Story of Bonnie Parker, l'Américain s'intéresse particulièrement aux méfaits de celle qui deviendra plus tard, en compagnie de Clyde Barrow, l'une des plus grandes figures de la criminalité. Dans le long métrage de William Witney, c'est l'actrice Dorothy Provine qui incarne Bonnie Parker.

Arthur Penn et Warren Beatty
Bonnie and Clyde marque la seconde collaboration du réalisateur Arthur Penn avec le comédien Warren Beatty. Les deux hommes avaient travaillé ensemble deux ans plus tôt sur Mickey One, Beatty n'étant alors qu'acteur, à la différence de Bonnie and Clyde où il cumule les fonctions de comédien et de producteur.

Arthur Penn et Faye Dunaway
A l'instar de Warren Beatty, la comédienne Faye Dunaway compte à son actif une seconde collaboration avec Arthur Penn. Trois ans après Bonnie and Clyde, l'Américaine s'est à nouveau illustrée devant la caméra du cinéaste dans Little Big Man.

Deux Gene à l'écran
Bonnie and Clyde bénéficie des présences de Gene Hackman et de Gene Wilder au générique. Le premier trouve avec le film son premier grand rôle, retrouvant pour l'occasion Warren Beatty avec lequel il avait travaillé trois ans plus tôt sur Lilith. Plus tard, en 1971, il connaît la consécration avec French Connection. Quant à Gene Wilder, c'est ses premiers pas sur grand écran qu'il effectue avec Bonnie and Clyde. Par la suite, il devient notamment un fidèle associé de Mel Brooks pour lequel il tourne Le Sherif est en prison et Frankenstein Junior, mais joue également pour Woody Allen dans Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe... sans jamais oser le demander.

Des scénaristes de renom
Deux scénaristes de renom se sont attelés à l'écriture de Bonnie and Clyde : Robert Benton et Robert Towne. Le premier voit avec Bonnie and Clyde l'occasion de percer dans le septième art. Son scénario est accepté par Arthur Penn (qui en avait rejeté une bonne douzaine auparavant) et sa carrière est lancée : en 1979, Benton réalise le mélodrame Kramer contre Kramer, récompensé de deux Oscars. Quant à Robert Towne, c'est un fidèle de Warren Beatty qui tient régulièrement à s'octroyer ses services, quitte à ne pas le créditer aux génériques de ses films. Benton a ainsi participé à l'écriture de Shampoo, Le Ciel peut attendre ou A cause d'un assassinat.

Un tournage hanté par le couple criminel
Le tournage de Bonnie and Clyde se déroula sur les lieux mêmes où le couple de hors-la-loi commis ses crimes. Un respect de la réalité qui donna à l'équipe du film la sensation de marcher surs les traces de leur légende...

Une doublure célèbre
Bonnie and Clyde
marque les débuts professionnels de Morgan Fairchild, alors dans le milieu théâtral de Dallas, et qui allait ensuite devenir une vedette du petit écran aux Etats-Unis. Dans le long métrage d'Arthur Penn, la jeune femme officie en tant que... doublure de Faye Dunaway.

Un passage en musique
L'histoire extraordinaire de Bonnie and Clyde n'a pas laissé insensible le compositeur et chanteur français Serge Gainsbourg. Celui-ci a en effet écrit une chanson, devenue très populaire, sur l'histoire du fameux couple de criminels. Intitulée Bonnie and Clyde, ce titre a été enregistré en 1967 avec les voix de Serge Gainsbourg et Brigitte Bardot.

France :
la Bonnie and Clyde mania

Bonnie and Clyde remporta un joli succès en France (près de 1,9 millions d'entrées). Sorti au début de l'année 1968, le film influença considérablement la jeunesse de l'époque qui, pris d'affection pour le style rebelle des héros, emprunta le code vestimentaire de ces derniers.
Il n'était ainsi pas rare de croiser de jeunes gens au "look" très Bonnie and Clyde dans les rues de Paris : béret, jupe longue, cheveux blonds lisses...

Diffamations abusives
Devant l'inattendu succès public rencontré par Bonnie and Clyde, de nombreuses personnes estimèrent avoir été diffamés et réclamèrent des dommages et intérêts en conséquence. Parmi celles-ci, retenons la soeur de Bonnie Parker, le neveu de Clyde Burrow ou encore le fils du Capitaine Hamer.

D'un refus...
A l'origine, le producteur Warren Beatty souhaitait embaucher François Truffaut pour incarner le personnage de Clyde Barrow. Devant le refus du Français, pris par la réalisation de Fahrenheit 451, et après avoir songé à Jean-Luc Godard, Warren Beatty se donna finalement lui-même le rôle.

... à l'autre
A l'origine, le rôle de Bonnie Parker a été proposé à la comédienne Jane Fonda. Mais celle-ci, vivant en France à l'époque et ne désirant pas s'installer aux Etats-Unis le temps du tournage, a refusé l'offre. C'est finalement Faye Dunaway qui a incarné le personnage à l'écran.

1968 : une forte présence aux Oscars
Bonnie and Clyde
a été l'un des films les plus en vue lors de la cérémonie des Oscars en 1968. Nommé dans pas moins de dix catégories (dont les principales), le long métrage d'Arthur Penn n'est reparti qu'avec deux statuettes : Meilleur actrice dans un second rôle pour Estelle Parsons et Meilleur photographie pour Burnett Guffey. Une déception au regard du nombre de nominations et du succès public remporté par le film.

Pour plus de Photos voir la Galerie 7 ART CINEMA...


Bande Annonce : Bonnie and Clyde (1967) Arthur Penn