BOX _ FB

RECHERCHE PAR ANNEES - REALISATEURS

NAME : Satyajit Ray  |  Andrei Tarkovski  |  Thomas Vinterberg  |  Sergei Mikhailovitch Eisenstein  |  Wim Wenders  |  Jim Jarmusch  |  Jean-Luc Godard  |  Orson Welles  |  David Lynch  |  Wong Kar Wai  |  Isidore Isou  |  Martin Scorsese  |  Ettore Scola  |  Clyde Bruckman  |  Buster Keaton  |  Vittorio de Sica  |  John Huston  |  Francis Ford Coppola  |  Elia Kazan  |  Terry Gilliam  |  Brian de Palma  |  Dino Risi  |  Michael Curtiz  |  Kim Ki-Duk  |  Stanley Kubrick  |  Charlie Chaplin  |  Darren Aronofsky  |  Arthur Penn  |  Sylvain Chomet  |  Stanley Donen  |  Gene Kelly  |  Glauber Rocha  |  Mathieu Kassovitz  |  Henri-Georges Clouzot  |  Alain Corneau  |  Alan Parker  |  Marcel Pagnol  |  Marcel Carné  |  John Cassavetes  |  Charles Laughton  |  John Schlesinger  |  Sidney Lumet  |  Ingmar Bergman  |  Francois Truffaut  |  Mario Monicelli  |  Sergio Leone  |  Dalton Trumbo  | 

YEARS : 1925  |  1926  |  1931  |  1938  |  1939  |  1940  |  1941  |  1942  |  1948  |  1949  |  1951  |  1952  |  1953  |  1954  |  1955  |  1962  |  1964  |  1965  |  1966  |  1967  |  1968  |  1969  |  1970  |  1971  |  1974  |  1976  |  1977  |  1979  |  1980  |  1981  |  1982  |  1983  |  1984  |  1985  |  1986  |  1987  |  1990  |  2000  |  2002  |  2003  | 

FILMS : Charulata | Satyajit Ray | 1964 M le Maudit | Fritz Lang | 1931 Festen | Thomas Vinterberg | 1998 Offret | Le Sacrifice | Andrei Tarkovski | 1986 Le Cuirassé Potemkine | S.M. Eisenstein | 1925 Raging Bull | Martin Scorsese | 1980 Brutti Sporchi e Cattivi | Ettore Scola | 1976 The General | Clyde Bruckman, Buster Keaton | 1926 Ladri di Biciclette | Vittorio de Sica | 1948 The Maltese Falcon | John Huston | 1941 Rumble Fish | Francis Ford Coppola | 1983 Les Ailes du Désir | Wim Wenders | 1987 Traité de Bave et d'Eternité | Isidore Isou | 1951 On the Waterfront | Elia Kazan | 1954 Brazil | Terry Gilliam | 1985 Down by Law | Jim Jarmusch | 1986 Alphaville | Jean-Luc Godard | 1965 Scarface | Brian de Palma | 1984 Le Fanfaron | Dino Risi | 1962 Casablanca | Michael Curtiz | 1942 Citizen Kane | Orson Welles | 1941 In Mood For Love | Wong Kar Wai | 2000 Printemps, été, automne, hiver ... et printemps | Kim Ki-Duk | 2003 Dr. Strangelove | Stanley Kubrick | 1964 Third Man | Carol Reed | 1949 The Great Dictator | Charles Chaplin | 1940 Requiem for a Dream | 2000 | Darren Aronofsky Bonnie And Clyde | 1967 | Arthur Penn Les Triplettes de Belleville | 2003 | Sylvain Chomet Singin'in the Rain | 1952 | Stanley Donen et Gene Kelly Antonio das Mortes | Glauber Rocha | 1969 La Haine | 1995 | Mathieu Kassovitz Le Salaire de la peur | 1953 | Henri-Georges Clouzot C'eravamo Tanto Amati | 1974 | Ettore Scola Série Noire | 1979 | Alain Corneau Pink Floyd | Wall | 1982 | Alan Parker A Clockwork Orange | 1971 | Stanley Kubrick La Femme du Boulanger | 1938 | Marcel Pagnol Le Jour se Lève | 1939 | Marcel Carné Hôtel du Nord | 1938 | Marcel Carné Faces | 1968 | John Cassavetes La Nuit du Chasseur | 1955 | Charles Laughton Macadam Cowboy | 1969 | john Schlesinger Douze Hommes en colère | 1957 | Sidney Lumet Fahrenheit 451 | 1966 | Francois Truffaut La Valse des Pantins | 1983 | Martin Scorsese Le Pigeon | 1958 | Mario Monicelli Le Visage | 1957 | Ingmar Bergman Le Beau Serge | 1959 | Claude Chabrol Maarek Hob | 2003 | Danielle Arbid Rosetta | 1998 | Luc et Jean-Pierre Dardenne The Servant | 1963 | Joseph Losey Glenn Ford Quentin Tarantino Shohei Imamura Patrick Dewaere John Cassavetes Il Buono, il Brutto e il Cattivo | The Bad, The Good and The Ugly | Sergio Leone | 1966 Sergio Leone Johnny Got His Gun | Dalton Trumbo | 1971 David Lynch | Rabbits | 2002 David Lynch | Symphony No. 1 : The Dream of the Broken Hearted | 1990 David Lynch | Eraserhead | 1977

Rechercher sur le Blog 7 Art Cinema

Citizen Kane | Orson Welles | 1941



Titre Original : Citizen Kane

Année : 1941

Pays : Etats-unis

Type : Drame

Durée : 1h59

Réalisation : Orson Welles

Avec Orson Welles (Charles Foster Kane), Joseph Cotten (Jedediah Leland, le reporter), Dorothy Comingore (Susan Alexander Kane), Agnes Moorehead (Mme Mary Kane), Ruth Warrick (Emily Monroe Norton Kane)...

Article de Jean-Michel Frodon (Le Monde 07-05-99).

Orson Welles et Citizen Kane dynamitent les écrans américains.
Citizen Kane. Le premier film de ce cinéaste de vingt-cinq ans issu du théâtre ne constitue pas seulement la manifestation d'un génie inventif. Il révolutionne la mise en scène cinématographique et offre une multiplicité de points de vue.

Citizen Kane sort le 1er mai 1941 aux Etats-Unis et ne ressemble à rien de connu. En apparence, biographie à la gloire de Charles Foster Kane, magnat de l'industrie et de la presse, ce puzzle offre une multiplicité de points de vue et révolutionne la mise en scène cinématographique : effets spéciaux, images composites, montage, rimes visuelles, narratives ou sonores. Génie nul en diplomatie, Orson Welles met déjà en péril son avenir à l'intérieur du système hollywoodien. Le film s'attire les foudres du grand patron de presse William Randolph Hearst, qui se sent visé et tentera de le racheter pour détruire le négatif. Welles a vu venir l'ascension du quatrième pouvoir, le contrôle industriel de l'information qui modifie les règles du jeu politique.


Mai 1941. Citizen Kane, premier film d'un cinéaste de vingt-cinq ans, déjà adolescent prodige du théâtre américain et figure en vue du monde de la culture et des médias, de New York à Los Angeles, ne ressemble à rien de connu. Comme si, d'un coup, un jeune géant rieur et orgueilleux avait tout inventé. C'est faux bien sûr. Mais invention, réinvention, ou utilisation novatrice de propositions déjà explorées par d'autres, ce film sorti aux Etats-Unis le 1er mai 1941 et que l'Europe continentale découvre à la fin de la guerre (en France, le 3 juillet 1946) est bien un séisme dans l'histoire de ce qu'on a appelé l'art du siècle, le cinéma.



De quoi s'agit-il ? En apparence, d'un genre qu'affectionne Hollywood, le film biographique à la gloire des grands personnages que le cinéma américain aime à élever en héros exemplaire offert à l'admiration des foules. En fait, de la désarticulation savante et magnifique du genre pour élaborer, avec les mêmes éléments disposés autrement, une idée créatrice de la mise en scène.
Le film s'ouvre sur la mort de Charles Foster Kane, magnat de l'industrie et de la presse retiré dans son palais baroque après le scandale de moeurs qui a mis un terme à ses ambitions politiques. Un journaliste des actualités filmées va enquêter sur son passé et interroger ses proches afin de comprendre ce personnage excentrique et munificent. Avec un indice, un signe de piste, « Rosebud », terme incantatoire et mystérieux, le dernier mot prononcé par le mourant.




Outre la reconstitution de l'enfance et des débuts dans la vie du héros, on découvrira les multiples facettes du personnage grâce aux témoignages du banquier Thatcher, de Bernstein qui fut le collaborateur dévoué de Kane et de Leland qui fut son ami, de Susan, sa maîtresse devenue sa seconde épouse, et du serviteur des derniers jours, Raymond. Il n'y a pas de résolution à ce récit qui ressemble au grand puzzle montré dans l'une des ultimes séquences, au sein du palais de Xanadu. Là s'entassent les vains vestiges d'une razzia sur les trésors artistiques du monde, dans un décor à la profusion délirante qui aurait pu être celle de Kubilai Khan telle que la chanta Coleridge - En Xanadou, lui, Koubla Khan, S'édifia un fastueux palais... Kubilai Khan étant l'une des très nombreuses origines au patronyme Kane proposées par les exégètes, qui se réfèrent aussi volontiers à Kafka qu'à Conrad. Le premier long métrage d’Orson Welles devait en effet d'abord être une adaptation du roman Au coeur des ténèbres.

C'est la réalisation du court métrage Too Much Johnson qui aurait donné le virus de la réalisation à l'animateur du Mercury Theatre. Homme de scène (et de radio) autant reconnu comme acteur que comme dramaturge, Orson Welles a puisé dans le théâtre nombre des avancées modernes qui caractérisent la construction et la mise en scène de Citizen Kane. Progressiste sur le terrain politique (la pièce The Craddle Will Rock, exaltation de la lutte syndicale montée par lui à Broadway, fut interdite en 1937), Orson Welles a conçu un film qu'on peut lire comme la critique de l'ambition démesurée du grand patron à l'américaine. C'est pourquoi le magnat de la presse William Randolph Hearst, se sentant visé par le film, déchaîna ses journaux contre lui. Mais il est surtout un génial inventeur de formes, dont certaines s'inspirent de ces deux fondateurs de la modernité théâtrale que sont Brecht et Pirandello.
 
On retrouve la distanciation du premier avec le « film dans le film ». Du second, on reconnaît l'intercession d'un narrateur, la multiplicité des points de vue. La mise en cause de l'objectivité des faits montrés naît de l'addition des témoignages recueillis par Thompson. Mais Citizen Kane innove avec les outils du cinéma infiniment plus qu'il n'emprunte aux autres arts. Du scénario, cosigné avec Herman Mankiewicz, et qui bouscule à la fois chronologie et « niveaux de récit », jusqu'à la musique (de Bernard Herrmann), Welles modifie toutes les composantes de la mise en scène cinématographique.

Recourant aux effets spéciaux, il invente une écriture originale par les angles de caméra, les lumières excessivement puissantes ou faibles, le recours aux images composites, les cadrages à l'objectif grand angle (où l'on « voit les plafonds », signature anecdotique). S'y ajoutent l'intervention sur le son, le montage qui fait alterner des durées dilatées ou brutalement abrégées, la création de rimes visuelles, narratives et sonores. L'immense apport d'un tel film suscitera sans nul doute plus de vocations de cinéaste, et plus d'envie de penser et d'écrire sur le cinéma, qu'aucun autre titre de toute l'histoire de ce moyen d'expression.

Est-ce à dire que l'artiste démiurge (il est à la fois réalisateur, scénariste, interprète principal et producteur) a tout inventé ? Naturellement non. Les formalistes russes, les expressionnistes allemands, les adeptes du cinéma d'art français et d'autres Américains, de Griffith à Ford, ont exploré nombre des voies qu'emprunte Citizen Kane. Mais ce film, qui n'a à première vue rien d'« expérimental », propose d'un coup un point de convergence de tous ces apports, au service d'un grand récit d'ascension et de chute qui se place d'emblée dans le domaine du mythe.

Rompant avec les codes formels établis par l'industrie des images, il ne constitue pas seulement la manifestation d'un génie inventif hors pair. Lorsque Orson Welles lui-même déclare : « Le public est seul juge. Kane était à la fois égoïste et désintéressé, c'était à la fois un idéaliste et un escroc, un très grand homme et un individu médiocre. Tout dépend de celui qui en parle. (...) Le but du film réside d'ailleurs plus dans la représentation du problème que dans sa solution », il définit l'enjeu démocratique de la modernité cinématographique : la mise en scène ouverte, laissant place au spectateur au lieu de lui asséner un « sens de l'histoire » décidé hors de lui.


Extrait Video : Citizen Kane (1941) Orson Welles

In the Mood For Love | Wong Kar-Wai | 2000



Titre Anglais : In the Mood for Love

Titre Original : Fa yeung nin wa

Année : 2000

Pays : Chine

Type : Romance

Durée : 1h38

Réalisation : Wong Kar-wai

Avec Maggie Cheung (Mme Chan, nee Su Li-zhen), Tony Leung Chiu Wai (Chow Mo-wan), Siu Ping Lam (Ah Ping), Tung Cho 'Joe' Cheung (sous le nom Cheun Tung Joe), Rebecca Pan (Mme Suen)...


Informations Allociné :

Une histoire en évolution permanente
Wong Kar-Wai
ne se fie pas à un script détaillé écrit à l'avance ; au contraire, il n'hésite pas à modifier largement le scénario au fur et à mesure, suivant son inspiration. Interrogé par le mensuel Positif sur les évolutions ayant affecté In the mood for love, il dévoile ainsi : "Au départ, il y avait trois histoires. L'histoire que vous voyez actuellement dans le film ne comptait que pour trente minutes dans le projet initial et était concentré essentiellement dans les décors du restaurant -le noodle shop- et de l'escalier. Puis j'ai eu conscience que c'était cela qui m'intéressait dans le projet global et j'ai développé cette partie."


Un réalisateur mélomane
Wong Kar-Wai
donne souvent à ses oeuvres le titre de chansons anglo-saxonnes (As Tears go by, Happy Together). Ici, il s'agit de [I'm] in the Mood for Love, un classique américain de Jimmy McHugh et Dorothy Fields. Ce morceau ne figure toutefois pas dans le film.


Changement de lieu de tournage
Une partie du tournage, commencée à Pékin, dut être terminée à Macao. La rumeur veut que cela soit du au fait que les autorités chinoises auraient exigé de voir le script complet du film : or Wong Kar-Wai n'en utilise pas, préférant modifier le scénario au fur et à mesure du tournage !


Christopher Doyle, directeur de la photographie
Collaborateur fidèle de Wong Kar-Wai, Christopher Doyle a travaillé sur tous les films du réalisateur. Il a également participé à Noir et blanc (Claire Devers, 1986) et Psycho (Gus Van Sant, 1998).
En 2000, il assure la lumière de Liberty Heights de Barry Levinson.


Wong Kar-Wai ? Tony Leung : Acte V
Tony Leung
joue pour la cinquième fois sous la direction de Wong Kar-Wai. Il était auparavant apparu dans Nos années sauvages (1991), Les cendres du temps (1994), Chunking Express (1994) et Happy together (1997).


Maggie Cheung (Su Li-Zhen)
Connue du public français pour avoir été dirigée par Olivier Assayas (Irma Vep en 1996) et Anne Fontaine (Augustin, roi du kung-fu en 1999), Maggie Cheung a joué dans plus de soixante quinze films, réalisés à Hongkong pour le plupart.
Elle est notamment apparue dans la trilogie Police Story (Jackie Chan), Center Stage (Stanley Kwan, 1992), Green snake (Tsui Hark, 1993) et Chinese box (Wayne Wang, 1997).

In the mood for love marque sa quatrième collaboration avec Wong Kar-Wai, après As tears go by (1988), Nos années sauvages (1991) et Les cendres du temps (1994).


Wong Kar-Wai (Chow Mo-Wan)
L'immense succès de Chunking Express (1994), son quatrième long métrage, lui a permis d'accéder au statut de réalisateur culte. Les spectateurs ont alors réévalué à la hausse ses films antérieurs, As tears go by (1988), Nos années sauvages (1991) et Les cendres du temps (1994).
Wong Kar-Wai a également signé Les anges déchus (1995) et Happy together (1997), récompensé par le Prix de la Mise scène (Cannes 1997).


In the mood for Cannes
In the mood for love
a été présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2000. Tony Leung y a obtenu le Prix d'interprétation masculine. Le film a également reçu le prix de la Commission Supérieure Technique.




Extrait Vidéo | In the Mood For Love (2000) Wong Kar-Wai

Le Salaire de la Peur | Henri-Georges Clouzot | 1953



Titre Original : Le Salaire de la Peur

Titre Anglais : The Wages of Fear
Année : 1953
Pays : France / Italie
Type : Aventures
Durée : 2h11
Réalisation : Henri-Georges Clouzot

Avec Yves Montand (Mario), Charles Vanel (M. Jo), Peter van Eyck (Bimba), Antonio Centa (le chef du camp (sous le nom Centa)), Darling Légitimus ((sous le nom Miss Légitimus))...

Informations Allociné :

Récompenses


Le film de Henri-Georges Clouzot reçut de nombreuses distinctions internationales : le BAFTA (les César anglais) du Meilleur film en 1955, l'Ours d'or au Festival de Berlin en 1953, le prix d'interprétation masculine pour Charles Vanel et le Grand Prix (équivalent de la Palme d'Or qui n'était pas encore créée à l'époque) du Festival de Cannes la même année.

D'après...Le film Le Salaire de la peur est tiré du roman homonyme de Georges Arnaud, publié en 1950.

Histoires de couple
Si Yves Montand rencontrait pour la première fois (et la dernière) l'univers de Henri-Georges Clouzot à l'occasion du tournage du Salaire de la peur (1953), ce fut au tour de sa femme, Simone Signoret, de jouer sous la direction du cinéaste français dès son film suivant, le thriller Les Diaboliques (1955). Une collaboration restée unique également.

Jean Gabin se rétracte
Henri-Georges Clouzot
réussit à convaincre Yves Montand de jouer dans Le Salaire de la peur, notamment parce que Jean Gabin était initialement prévu dans le rôle de Jo. Mais après l'engagement de Montand, Gabin, persuadé qu'un rôle de lâche nuirait à sa carrière, se retira du projet. C'est finalement à Charles Vanel qu'il donnera la réplique.

Des américains outrés
La distribution américaine du Salaire de la peur ne se fit pas sans heurts : violent pamphlet contre la dictature capitaliste des Etats-Unis envers les petits pays d'Amérique Centrale, le film fut amputé de ses trois premiers quarts d'heure lors de sa sortie outre-Atlantique.

Un remake par Friedkin
Un remake du Salaire de la peur vut le jour en 1973, sous la direction de William Friedkin. Le Convoi de la peur réunissait les acteurs Roy Scheider, Bruno Crémer ou encore Amidou. Friedkin eut bien tenté de contacter Yves Montand afin de lui faire reprendre son rôle, mais celui-ci refusa catégoriquement.

Des vacances pour Simone Signoret
Au bout de deux ans de vie commune, il était impossible pour Simone Signoret de rester éloignée de son Yves Montand, qui partait pendant des mois en Camargue pour le tournage du Salaire de la peur. Elle décida donc de l'accompagner, et était ravie de pouvoir assister en touriste au tournage. Mais retenue par un contrat, celui de Casque d'or, elle fut rappelée à Paris, ce qui fut selon ses proches un vrai déchirement pour elle.

Un budget énorme
Le Salaire de la peur
fut à l'époque l'un des films les plus chers du cinéma français. Mais en raison de problèmes météorologiques et des suspensions fréquentes du tournage, le budget initial sera très largement dépassé.

Vera malade
Le tournage débutera en août 1951, mais dut être stoppé dès le mois d'octobre, la comédienne Vera Clouzot étant tombée malade. Le tournage reprit de juin à septembre 1952.

Des décors éprouvés
Les conditions météorologiques particulièrement difficiles amenèrent de nombreux problèmes à l'équipe technique du Salaire de la peur. Les rafales de vent et les très fréquentes averses de pluie furent responsables de la destruction de nombreux décors, ralentissant considérablement les délais de tournage.

L'Amérique en France
Bien que l'action du Salaire de la peur soit censée se situer dans une contrée imaginaire d'Amérique Centrale, l'équipe du film n'a jamais eu à se déplacer si loin pour créer l'illusion de ces paysages. Le tournage a en effet exclusivement pris place en Provence, où tous les nombreux décors ont été reconstitués. La ville de Las Piedras a ainsi été entièrement restituée à 25 kilomètres de Nîmes, avec de fausses maisons, un faux cimetière et de faux immeubles. Même la rue principale complètement cahoteuse n'est pas d'origine.

Origine du projet
C'est en visitant le Brésil à l'occasion de son voyage de noces (il venait d'épouser Vera Amato, la fille d'un ambassadeur brésilien) que le cinéaste Henri-Georges Clouzot eut l'idée d'adapter le roman de Georges Arnaud, Le Salaire de la peur. Il y constata en effet que les grands groupes pétroliers n'hésitaient pas à voler les ressources naturelles d'Amérique du Sud.

Vera Clouzot
Vera Clouzot
, comédienne d'origine brésilienne, n'a joué que dans trois films, trois longs métrages de son mari Henri-Georges Clouzot, dont Les Diaboliques en 1955. Son mari la dirigea pour la première fois en 1953 à l'occasion du Salaire de la peur, puis en 1957 pour Les Espions. Elle mourut quelques années plus tard, en 1960, succombant à une attaque cardiaque, tout comme le personnage de Christina Delasalle dans Les Diaboliques.

Vanel / Clouzot : première !
Le Salaire de la peur
marque la première rencontre professionnelle entre le réalisateur Henri-Georges Clouzot et l'acteur Charles Vanel. Après une nouvelle collaboration en 1954, plongés dans l'intrigue machiavélique des Diaboliques, ils ne se retrouveront une troisième fois qu'en 1960 à l'occasion du drame La Vérité, puis une dernière fois en 1968 pour La Prisonnière, Charles Vanel interprétant un petit rôle d'invité au vernissage de Stanislas Hassler.

Notes de production
Le film a été en partie produit via la propre société de Henri-Georges Clouzot, Vera Films. Le nom de cette société a bien évidemment été donné en hommage à Vera Clouzot, la femme du réalisateur.


Vidéo non disponible
Extrait : Le Salaire de la Peur (1953) Henri-Georges Clouzot (Durée : 2 mn 34 s)


Dr Strangelove | Dr Folamour (1964) Stanley Kubrick

Titre Original : Dr. Strangelove : or How I learned to stop worrying and love the bomb

Titre Français : Dr Folamour : ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe !

Année : 1964

Pays : G.-B.

Type : Comédie / Guerre / Science-fiction | Durée : 1h33

Réalisation : Stanley Kubrick

Avec Peter Sellers (Capt. Lionel Mandrake / President Merkin Muffley / Dr. Strangelove), George C. Scott (Général 'Buck' Turgidson), Sterling Hayden (Brigadier Général Jack D. Ripper, Commanding Officier Burpelson Air Force Base), Keenan Wynn (Colonel 'Bat' Guano), Slim Pickens (Major T.J. 'King' Kong, le pilote)…









Docteur Folamour



Un film de Stanley Kubrik "Déconcertant, attachant, irritant... Brillant", écrivait Jean De Baroncelli, en 1964, dans "Le Monde"

On pourrait dire qu'il y a deux films dans ce film. Ce serait inexact. Il n'y a qu'un seul film, qui est une tragédie. Mais cette tragédie nous est présentée alternativement en deux versions : une version sérieuse et une version burlesque, qui ont été mélangées au montage, selon la fantaisie du réalisateur. Le résultat est un film déconcertant, attachant, irritant, explosif au sens propre du mot.

Qu'il s'agisse d'une tragédie, aucun doute là-dessus. Docteur Folamour commence comme un documentaire sur le Strategic Air Command, sur la ronde de ces avions qui tissent en permanence leur réseau défensif. Le danger représenté par ces appareils porteurs de bombes a naturellement été calculé. On peut lire (paraît-il) dans le livre de Peter George qui a inspiré le film : "Ce que disait le président Kennedy à la tribune de l'ONU me paraît éloquent : "Tout homme, toute femme, tout enfant vit sous une épée de Damoclès de type nucléaire, épée qui est maintenue par les fils les plus ténus, qui peuvent casser à tout moment par accident, maladresse ou folie.""

C'est une "rupture" pour cause de folie qu'a choisie Stanley Kubrick. Il imagine qu'un officier mégalomane, possédé par la haine et la peur du communisme, profite d'une manoeuvre du Strategic Air Command pour donner l'ordre à une de ses escadrilles de bombarder une base atomique soviétique. L'ordre étant irréversible, le président des Etats-Unis alerte son homologue russe. Il n'y a qu'un moyen d'éviter le désastre : abattre les appareils américains qui font route vers la base en question. Tous les bombardiers seront détruits, à l'exception d'un seul, qui poursuit inexorablement son vol. Comme le point d'appui soviétique est doté d'éléments de riposte automatiques et d'une puissance prodigieuse, il ne reste plus aux hommes qu'à s'enfermer dans leurs cavernes souterraines, en attendant des jours meilleurs.

Partant de cette " anecdote ", qui n'est - hélas ! - que trop vraisemblable, Stanley Kubrick a donc réalisé un film en deux versions juxtaposées : le documentaire le plus précis côtoyant à chaque instant la clownerie la plus délirante. On pourrait dire que tout ce qui se passe en l'air est vrai, alors que tout ce qui se déroule au sol apparaît comme une farce diabolique, ubuesque, "cauchemardesque" pour reprendre le mot de Kubrick lui-même. (La scène-clé du film, celle au cours de laquelle les deux chefs d'Etat essaient de se mettre d'accord - non sans mal, car le président du conseil soviétique est ivre mort - sur la marche à suivre, est une incroyable pantalonnade, digne des "Jerry Lewis" les plus farfelus).

On peut évidemment se demander ce qui a poussé Stanley Kubrick à adopter un style si bizarrement hétérogène pour raconter son histoire apocalyptique. A-t-il délibérément voulu provoquer le public en traitant avec une désinvolture agressive un sujet "tabou", et cela afin de l'obliger à prendre conscience du danger monstrueux qui le guette ? Quel que soit le but poursuivi, Docteur Folamour est un film brillant, alléchant, excitant, un film qui va faire du bruit. (...)

Le Monde du 29 avril 1964


Explosif !

Une "comédie cauchemardesque" sur la menace d'un conflit nucléaire

En 1962, auréolé de soufre par son scandaleux Lolita, Stanley Kubrick décide de consacrer un film à un sujet qui le passionne depuis longtemps : le danger nucléaire. Fidèle à sa méthode, il achète les droits d'un roman, Alerte rouge (1958), et se lance avec son auteur, Peter George, dans l'adaptation de cette histoire hautement dramatique qui voit un général psychotique attaquer la Russie. Très vite, il apparaît qu'écrire sur la bombe contraint à laisser de côté "toute dimension absurde ou paradoxale" de peur de susciter les rires... D'où l'idée de transformer le film en "comédie cauchemardesque", susceptible d'exorciser les angoisses de la guerre froide.

Kubrick fait alors venir l'excentrique Terry Southern des Etats-Unis, et le film change résolument de ton. Chaque personnage hérite d'un patronyme ridicule, aux connotations ouvertement sexuelles : le nom de Buck Turgidson se passe de commentaires, et celui du général Jack D. Ripper, obsédé par les objets phalliques, évoque le célèbre assassin de prostituées Jack l'Eventreur.

Une fois Folamour lancé dans le registre de la farce, le cinéaste ne se refuse rien. Blagues salaces, bataille de tartes à la crème dans la salle de guerre (une scène coupée au montage) et grand numéro de cabotinage de Peter Sellers, qui joue carrément trois rôles : le capitaine Mandrake, le président, et Folamour lui-même. Inspiré de ces scientifiques nazis engagés par les Américains au sortir de la guerre, Folamour a un accent allemand particulièrement fort : Sellers imite tout simplement le photographe de plateau, le célèbre Weegee, dont Kubrick admire l'oeil acéré et le goût du macabre.

On est dans la franche caricature, ce qui suscite la désapprobation, lors de la sortie du film, de la célèbre critique américaine Pauline Kael : "Docteur Folamour marque le début d'une nouvelle ère cinématographique. C'est un film qui tourne en ridicule toutes les choses et les gens qu'il représente." Une fois de plus, Kubrick est incompris parce qu'en avance sur son temps : l'ironie systématique, la distanciation froide seront la marque des cinéastes à succès des années 1990, de Tarantino aux frères Coen.

Trente ans auparavant, Kubrick en est déjà là, à traiter ses personnages comme des pantins grotesques et la possible destruction du monde comme un sujet de farce. Il posera le même regard glacial sur les gesticulations de Redmond Barry, alias Barry Lyndon et ses prétentions grotesques à l'ascension sociale. C'est sans doute cet incroyable recul du cinéaste qui permet au " rire macabre " de Folamour de résister au temps.

La guerre froide est finie depuis longtemps, et pourtant cette satire n'a rien perdu de son acuité : les décisions prises dans la salle de guerre évoquent d'autres conflits tout récents, les obsessions sexuelles des personnages rappellent l'emprise de la vie privée sur la vie publique, et derrière la peur de la bombe nucléaire se profile celle du terrorisme international. Au fond, Pauline Kael avait raison : en 1963, Docteur Folamour marquait bien le début d'une nouvelle ère.

Florence Colombani - 2008 - Le Monde



Bande Annonce : Dr Folamour : ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe ! - Dr. Strangelove : or How I learned to stop worrying and love the bomb ! (1964) Stanley Kubrick



Pink Floyd | The Wall (1982) Alan Parker




Pink Floyd The Wall

Année : 1982

Titre original : Pink Floyd The Wall

Scénario : Roger Waters
Montage : Garry Hambling
Musique : Pink Floyd
Production : Alan Marshall

Pays d’origine : Royaume-Uni

Réalisation : Alan Parker


Avec Bob Geldof (Pink), Christine Hargreaves (la mère de Pink), James Laurenson (le père de Pink), Eleanor David (la femme de Pink), Kevin McKeon (Pink jeune)...






Vidéo non disponible
Extrait Video : Pink Floyd - Another Brick In The Wall (1979) (Durée : 4 mn 23 s)

Les Ailes du Desir | Wim Wenders | 1987





Titre Original : Der Himmel über Berlin

Titre Français : Les Ailes du Désir

Année : 1987
Pays : Allemagne / France - Fantastique / Drame / Romance - 2h06

Réalisation : Wim Wenders
Avec Bruno Ganz (Damiel), Solveig Dommartin (Marion), Otto Sander (Cassiel), Curt Bois (Homer, le vieux poète), Peter Falk (lui-même)...

Informations Allociné : Récompensé à Cannes
Les Ailes du désir
permit à Wim Wenders de gagner un deuxième prix (après Paris, Texas) au Festival de Cannes en 1987 : s'il ne fut "que" nominé pour la Palme d'or, il remporta en revanche bel et bien le Prix du Meilleur réalisateur.
 

Par ailleurs, il lui valut l'European Film Award du Meilleur réalisateur et celui du Meilleur second rôle à Curt Bois en 1988.

Suite et remakeLes Ailes du désir donna lieu à une suite, Si loin, si proche (1993) mais aussi à un remake, La Cité des Anges (Brad Silberling, 1998).

Dédicace posthumeLe film est dédié, à titre posthume, à trois très grandes figures du cinéma : les réalisateurs Yasujiro Ozu, François Truffaut et Andrei Tarkovski.

Un titre sur demande Le titre français, passablement éloigné du titre original (Der Himmel über Berlin, soit littéralement "le ciel au dessus de Berlin"), fut choisi sur initiative de Wim Wenders lui-même.

Un film poétique
Les Ailes du désir
fut en partie inspiré par certains poèmes de l'écrivain allemand Rainer Maria Rilke.

Premier rôle pour Solveig Dommartin
Solveig Dommartin
, qui incarne Marion dans Les Ailes du désir, effectuait ici sa première prestation sur grand écran.

Retrouvailles pour Wim WendersPour Les Ailes du désir, le réalisateur Wim Wenders a retrouvé deux personnes avec qui il avait déjà collaboré auparavant : l'écrivain Peter Handke (déjà scénariste sur Faux Mouvement) pour certains dialogues, et Henri Alekan, qui avait travaillé sur L' Etat des choses, pour la photographie.



Extrait Video : Der Himmel über Berlin | Wings of Desire | Les Ailes du Desir (1987) Wim Wenders (Durée : 3 mn 00 s)

C'eravamo Tanto Amati (1974) Ettore Scola




Titre Original : C'eravamo Tanto Amati

Titre Français : Nous Nous Sommes Tant Aimés

Année : 1974

Pays : Italie

Comédie Dramatique - 1h55

Réalisation : Ettore Scola

Avec Nino Manfredi (Antonio), Vittorio Gassman (Gianni), Stefania Sandrelli (Luciana Zanon), Stefano Satta Flores (Nicola), Giovanna Ralli (Elide Catenacci)...


D'après un article de Florence Colombani :
Dans l'abondante filmographie d'Ettore Scola, il est un titre qui s'applique bien à la relation que le cinéaste italien a longtemps entretenue avec le public : Nous Nous Sommes Tant Aimés. Plus encore que les maîtres Risi et Monicelli, Scola en est venu à incarner le genre qu'il a le plus pratiqué : la comédie italienne, avec son mélange de fantaisie et de gravité.

Né en 1931 en Campanie, Scola est encore enfant quand sa famille monte à Rome, une ville qui lui est chère au point qu'il lui consacre son dernier film, Gente di Roma (1983). Il est encore étudiant en droit lorsqu'il commence à collaborer au Marc'Aurelio, une revue humoristique qui employa en son temps un jeune caricaturiste de talent, Federico Fellini.

Comme son glorieux aîné, Scola se laisse bientôt entraîner par le cinéma. Il se retrouve scénariste pendant un âge d'or, auquel il contribue de belle manière. S'il n'est que l'un des trois scénaristes du Fanfaron (Il Sorpasso - 1962) de Dino Risi, le film, d'une rare amertume sous une apparence de légèreté, semble déjà porter tout son univers. On retrouve sa vision fort sombre d'une société que l'ivresse du miracle économique pousse à sa perte dans Les Monstres (I Mostri - 1963), un film à sketches décapant que Scola écrit également pour Risi.

Une veine plus lyrique apparaît dans le scénario du beau film d'Antonio Pietrangeli Je la connaissais bien (Io La Conoscevo Bene - 1965). De brillant scénariste, Scola devient cinéaste avec Parlons femmes (Se Permettete Parliamo Di Donne) en 1964. Sa qualité première se confond avec son défaut majeur : une écriture qui peut être drôle, habile, avec un goût prononcé pour l'évocation nostalgique, surchargée d'intentions burlesques. Dès le célèbre Drame de la jalousie (Dramma Della Gelosia - Tutti I Particolari In Cronaca - 1970), pourtant servi par un trio d'acteurs talentueux (Mastroianni, Giannini, Vitti), apparaît ce penchant pour la facilité.

Scola sait aussi prendre des risques, comme en tournant un film militant, Voyage dans le Fiat-Nam (Trevico-Torino (Viaggio Nel Fiat-Nam) - 1973), financé par la maison de production du Parti communiste italien. A cette tentative audacieuse de mêler documentaire et fiction, essai politique et narration classique, succède Nous Nous Sommes Tant Aimés (C'eravamo Tanto Amati - 1974), fresque de trente années d'histoire nationale qui suscite un véritable engouement collectif et dont l'exquise nostalgie n'a pas pris une ride.



Au coeur des années 1970, couronné au Festival de Cannes par un prix de la mise en scène pour Affreux, sales et méchants (Brutti Sporchi E Cattivi - 1976), Scola est au sommet. Il a à la fois la reconnaissance publique et une véritable maîtrise artistique. Dans Une journée particulière (Una Giornata Particolare - 1977), où se rencontrent, le jour de la venue à Rome d'Adolf Hitler, un écrivain homosexuel (Marcello Mastroianni) et une femme au foyer (Sophia Loren), son écriture précise et sa direction d'acteurs font merveille. Ensuite, il se spécialise dans des intrigues à décor unique La Terrasse (La Terrazza - 1980), Le Bal (1983), La Famille (La Famiglia - 1987), Le Dîner (La Cena - 1998)... , qui renouent avec la veine tragicomique de ses grands succès sans en avoir le charme doux et entêtant.

D'après un article de Florence Colombani
Article paru dans l'édition du Journal Le Monde le 28.11.04


Vidéo non disponible
C'eravamo Tanto Amati (1974) Ettore Scola

Serie Noire (1979) Alain Corneau


Titre Original : Série Noire

Pays : France

Année : 1979

Drame Psychologique - 1h51

Réalisation : Alain Corneau

Avec Patrick Dewaere (Franck Poupart), Myriam Boyer (Jeanne), Marie Trintignant (Mona), Bernard Blier (Staplin), Jeanne Herviale (la tante)...

Informations Allociné :
L'adaptation d'un roman de Jim Thompson

Série noire
est l'adaptation pour le grand écran d'un roman de Jim Thompson intitulé Hell of a woman et paru dans la fameuse série de romans "Série noire", sous le titre Des cliques et des cloaques. Le long métrage est réalisé par Alain Corneau, celui-ci agissant également en tant que scénariste en compagnie de Georges Perec.

Jim Thompson : le maître du cinéma noir
Série noire
n'est pas la seule adaptation cinématograpique d'une oeuvre de Jim Thompson, spécialiste du roman noir. L'Américain, qui fut l'un des scénaristes des Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick a pu voir transposés sur grand écran certain de ses écrits : Le Guet-apens de Sam Peckinpah, le remake de Roger Donaldson, Les Arnaqueurs de Stephen Frears ou encore le Coup de torchon de Bertrand Tavernier sont tous adaptés d'oeuvres de Thompson.

Une adaptation difficile
Adapter le roman de
Jim Thompson pour le grand écran posa de nombreux problèmes à Alain Corneau et Georges Perec. Les deux hommes durent réduire l'imposant récit du romancier pour un traitement cinématographique, puis s'employèrent à écrire une histoire adaptée au mode de vie français. Trois versions du scénario furent envoyées au comédien Patrick Dewaere, choix initial d'Alain Corneau pour le premier rôle du film, qui accepta immédiatement de participer au projet.

Du festival de Cannes aux Oscars
Série noire
fut présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes 1979. L'année suivante, le long métrage fut nommé aux César dans cinq catégories : Meilleur acteur pour Patrick Dewaere, Meilleur acteur dans un second rôle pour Bernard Blier, Meilleure actrice dans un second rôle pour Myriam Boyer, Meilleur scénario original ou adaptation pour Alain Corneau et Georges Perec et Meilleur montage pour Thierry Derocles. Le film ne décrocha pas une seule récompense.

L'hommage de Bertrand Tavernier
Le cinéaste
Bertrand Tavernier ne tarit pas d'éloges sur le Série noire d'Alain Corneau. Dans un entretien accordé au magazine Le Point, celui qui a déjà adapté une oeuvre de Jim Thompson avec Coup de torchon explique : "Difficile de trouver les mots, les phrases exactes pour décrire ce que l'on ressent physiquement après Série noire, tant on en sort épuisé, lessivé... Comme si l'on avait réellement participé à tout ce qui vient de se dérouler sur l'écran. Comme si l'on avait vraiment mené avec Patrick Dewaere, en même temps que lui, cette course haletante qui, par son lyrisme du sordide, sa poésie du dérisoire, renvoie directement à la fuite vertigineuse de Richard Widmark dans Les Forbans de la nuit
... Mêmes personnages fantomatiques, étrangers à ce qui les entoure, prisonniers de leurs rêves, même angoisse métaphysique."






The Third Man | Carol Reed | 1949




Titre Original : The Third Man

Titre Français :
Le Troisième homme

Année : 1949

Pays : Royaume-Uni - Policier - 1h44


Réalisation : Carol Reed

Avec Joseph Cotten (Holly Martins), Alida Valli (Anna Schmidt (sous le nom Valli)), Orson Welles (Harry Lime), Trevor Howard (Major Calloway), Paul Hörbiger (Porter (sous le nom Paul Hoerbiger))...


Informations Allociné :

Les idées d'Orson Welles

Orson Welles
prit une part active dans la réalisation de ce film. Il a notamment obligé Carol Reed à allonger la scène des égouts, et l'idée des doigts qui passent à travers la grille vient également de lui.

Harry Lime écrit par Orson Welles

Orson Welles a entièrement écrit le rôle d'Harry Lime et l'a créé de toutes pièces en référence au personnage shakespearien du bâtard du Roi Jean. Il a par ailleurs interprété ce rôle sans maquillage.

L'agent double Kim Philby
Avant que le rôle d'Harry Lime ne soit repris en main par Orson Welles, il fut élaboré par Graham Greene à partir d'un personnage ayant réellement existé : l'agent double Kim Philby, supérieur hiérarchique du scénariste dans les services secrets britanniques.

Orson Welles a besoin d'argent
Les raisons qui ont amené Orson Welles à accepter le rôle d'Harry Lime sont également d'ordre financier : ce dernier avait en effet besoin d'argent pour achever le tournage de son film Othello, qui souffrait d'un manque de capitaux.

Graham Greene, avant tout un romancier
Avant d'être scénariste, Graham Greene est un romancier dont les oeuvres ont souvent été portées à l'écran. Citons parmi elles Voyages avec ma tante (1972), The Human factor (1980) ou encore La Fin d'une liaison (1999).

Retrouvailles Greene / Reed
Le Troisième homme marque les retrouvailles de Carol Reed avec le scénariste Graham Greene. Tous deux avaient auparavant travaillé ensemble sur Première désillusion (1948). Leur collaboration se poursuivra avec Notre agent à La Havane en 1959.

Désaccord Greene / Reed
Avant le tournage du film, un désaccord subsistait entre d'une part le scénariste Graham Greene et le producteur David O. Selznick et d'autre part le scénariste Alexander Korda et le réalisateur Carol Reed concernant la fin du film. Les premiers souhaitaient un dénouement heureux, mais le cinéaste parvint tout de même à imposer son choix.
Les acteurs pressentis
Concernant le rôle de Harry Lime, le producteur David O. Selznick pensa d'abord à Noel Coward, mais Carol Reed obtint gain de cause avec Orson Welles. En revanche, c'est ce même producteur qui imposa Joseph Cotten dans le rôle de Holly Martins, car ce dernier était lié par un contrat avec la société de production de David O. Selznick. Carol Reed avait pour sa part porté son dévolu sur James Stewart.

Guy Hamilton assistant réalisateur
A noter la présence au poste de premier assistant réalisateur de Guy Hamilton, futur cinéaste de La Bataille d'Angleterre (1969) et de L'Ouragan vient de Navarone (1978).

Une série radiophonique à la BBC
Orson
Welles
et le personnage d'Harry Lime sont devenus si célèbres grâce à ce film qu'ils ont été les héros d'une série radiophonique de la BBC : Les Aventures de Harry Lime. Ce feuilleton avait pour générique le thème musical du Troisième homme composé par Anton Karas. Cette musique sera également utilisée comme générique par Orson Welles lui-même pour sa série télévisuelle de Around the world with Orson Welles.




Vidéo non disponible
Extrait Video : The Third Man (1949) Carol Reed