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Le Salaire de la Peur | Henri-Georges Clouzot | 1953



Titre Original : Le Salaire de la Peur

Titre Anglais : The Wages of Fear
Année : 1953
Pays : France / Italie
Type : Aventures
Durée : 2h11
Réalisation : Henri-Georges Clouzot

Avec Yves Montand (Mario), Charles Vanel (M. Jo), Peter van Eyck (Bimba), Antonio Centa (le chef du camp (sous le nom Centa)), Darling Légitimus ((sous le nom Miss Légitimus))...

Informations Allociné :

Récompenses


Le film de Henri-Georges Clouzot reçut de nombreuses distinctions internationales : le BAFTA (les César anglais) du Meilleur film en 1955, l'Ours d'or au Festival de Berlin en 1953, le prix d'interprétation masculine pour Charles Vanel et le Grand Prix (équivalent de la Palme d'Or qui n'était pas encore créée à l'époque) du Festival de Cannes la même année.

D'après...Le film Le Salaire de la peur est tiré du roman homonyme de Georges Arnaud, publié en 1950.

Histoires de couple
Si Yves Montand rencontrait pour la première fois (et la dernière) l'univers de Henri-Georges Clouzot à l'occasion du tournage du Salaire de la peur (1953), ce fut au tour de sa femme, Simone Signoret, de jouer sous la direction du cinéaste français dès son film suivant, le thriller Les Diaboliques (1955). Une collaboration restée unique également.

Jean Gabin se rétracte
Henri-Georges Clouzot
réussit à convaincre Yves Montand de jouer dans Le Salaire de la peur, notamment parce que Jean Gabin était initialement prévu dans le rôle de Jo. Mais après l'engagement de Montand, Gabin, persuadé qu'un rôle de lâche nuirait à sa carrière, se retira du projet. C'est finalement à Charles Vanel qu'il donnera la réplique.

Des américains outrés
La distribution américaine du Salaire de la peur ne se fit pas sans heurts : violent pamphlet contre la dictature capitaliste des Etats-Unis envers les petits pays d'Amérique Centrale, le film fut amputé de ses trois premiers quarts d'heure lors de sa sortie outre-Atlantique.

Un remake par Friedkin
Un remake du Salaire de la peur vut le jour en 1973, sous la direction de William Friedkin. Le Convoi de la peur réunissait les acteurs Roy Scheider, Bruno Crémer ou encore Amidou. Friedkin eut bien tenté de contacter Yves Montand afin de lui faire reprendre son rôle, mais celui-ci refusa catégoriquement.

Des vacances pour Simone Signoret
Au bout de deux ans de vie commune, il était impossible pour Simone Signoret de rester éloignée de son Yves Montand, qui partait pendant des mois en Camargue pour le tournage du Salaire de la peur. Elle décida donc de l'accompagner, et était ravie de pouvoir assister en touriste au tournage. Mais retenue par un contrat, celui de Casque d'or, elle fut rappelée à Paris, ce qui fut selon ses proches un vrai déchirement pour elle.

Un budget énorme
Le Salaire de la peur
fut à l'époque l'un des films les plus chers du cinéma français. Mais en raison de problèmes météorologiques et des suspensions fréquentes du tournage, le budget initial sera très largement dépassé.

Vera malade
Le tournage débutera en août 1951, mais dut être stoppé dès le mois d'octobre, la comédienne Vera Clouzot étant tombée malade. Le tournage reprit de juin à septembre 1952.

Des décors éprouvés
Les conditions météorologiques particulièrement difficiles amenèrent de nombreux problèmes à l'équipe technique du Salaire de la peur. Les rafales de vent et les très fréquentes averses de pluie furent responsables de la destruction de nombreux décors, ralentissant considérablement les délais de tournage.

L'Amérique en France
Bien que l'action du Salaire de la peur soit censée se situer dans une contrée imaginaire d'Amérique Centrale, l'équipe du film n'a jamais eu à se déplacer si loin pour créer l'illusion de ces paysages. Le tournage a en effet exclusivement pris place en Provence, où tous les nombreux décors ont été reconstitués. La ville de Las Piedras a ainsi été entièrement restituée à 25 kilomètres de Nîmes, avec de fausses maisons, un faux cimetière et de faux immeubles. Même la rue principale complètement cahoteuse n'est pas d'origine.

Origine du projet
C'est en visitant le Brésil à l'occasion de son voyage de noces (il venait d'épouser Vera Amato, la fille d'un ambassadeur brésilien) que le cinéaste Henri-Georges Clouzot eut l'idée d'adapter le roman de Georges Arnaud, Le Salaire de la peur. Il y constata en effet que les grands groupes pétroliers n'hésitaient pas à voler les ressources naturelles d'Amérique du Sud.

Vera Clouzot
Vera Clouzot
, comédienne d'origine brésilienne, n'a joué que dans trois films, trois longs métrages de son mari Henri-Georges Clouzot, dont Les Diaboliques en 1955. Son mari la dirigea pour la première fois en 1953 à l'occasion du Salaire de la peur, puis en 1957 pour Les Espions. Elle mourut quelques années plus tard, en 1960, succombant à une attaque cardiaque, tout comme le personnage de Christina Delasalle dans Les Diaboliques.

Vanel / Clouzot : première !
Le Salaire de la peur
marque la première rencontre professionnelle entre le réalisateur Henri-Georges Clouzot et l'acteur Charles Vanel. Après une nouvelle collaboration en 1954, plongés dans l'intrigue machiavélique des Diaboliques, ils ne se retrouveront une troisième fois qu'en 1960 à l'occasion du drame La Vérité, puis une dernière fois en 1968 pour La Prisonnière, Charles Vanel interprétant un petit rôle d'invité au vernissage de Stanislas Hassler.

Notes de production
Le film a été en partie produit via la propre société de Henri-Georges Clouzot, Vera Films. Le nom de cette société a bien évidemment été donné en hommage à Vera Clouzot, la femme du réalisateur.


Vidéo non disponible
Extrait : Le Salaire de la Peur (1953) Henri-Georges Clouzot (Durée : 2 mn 34 s)


Dr Strangelove | Dr Folamour (1964) Stanley Kubrick

Titre Original : Dr. Strangelove : or How I learned to stop worrying and love the bomb

Titre Français : Dr Folamour : ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe !

Année : 1964

Pays : G.-B.

Type : Comédie / Guerre / Science-fiction | Durée : 1h33

Réalisation : Stanley Kubrick

Avec Peter Sellers (Capt. Lionel Mandrake / President Merkin Muffley / Dr. Strangelove), George C. Scott (Général 'Buck' Turgidson), Sterling Hayden (Brigadier Général Jack D. Ripper, Commanding Officier Burpelson Air Force Base), Keenan Wynn (Colonel 'Bat' Guano), Slim Pickens (Major T.J. 'King' Kong, le pilote)…









Docteur Folamour



Un film de Stanley Kubrik "Déconcertant, attachant, irritant... Brillant", écrivait Jean De Baroncelli, en 1964, dans "Le Monde"

On pourrait dire qu'il y a deux films dans ce film. Ce serait inexact. Il n'y a qu'un seul film, qui est une tragédie. Mais cette tragédie nous est présentée alternativement en deux versions : une version sérieuse et une version burlesque, qui ont été mélangées au montage, selon la fantaisie du réalisateur. Le résultat est un film déconcertant, attachant, irritant, explosif au sens propre du mot.

Qu'il s'agisse d'une tragédie, aucun doute là-dessus. Docteur Folamour commence comme un documentaire sur le Strategic Air Command, sur la ronde de ces avions qui tissent en permanence leur réseau défensif. Le danger représenté par ces appareils porteurs de bombes a naturellement été calculé. On peut lire (paraît-il) dans le livre de Peter George qui a inspiré le film : "Ce que disait le président Kennedy à la tribune de l'ONU me paraît éloquent : "Tout homme, toute femme, tout enfant vit sous une épée de Damoclès de type nucléaire, épée qui est maintenue par les fils les plus ténus, qui peuvent casser à tout moment par accident, maladresse ou folie.""

C'est une "rupture" pour cause de folie qu'a choisie Stanley Kubrick. Il imagine qu'un officier mégalomane, possédé par la haine et la peur du communisme, profite d'une manoeuvre du Strategic Air Command pour donner l'ordre à une de ses escadrilles de bombarder une base atomique soviétique. L'ordre étant irréversible, le président des Etats-Unis alerte son homologue russe. Il n'y a qu'un moyen d'éviter le désastre : abattre les appareils américains qui font route vers la base en question. Tous les bombardiers seront détruits, à l'exception d'un seul, qui poursuit inexorablement son vol. Comme le point d'appui soviétique est doté d'éléments de riposte automatiques et d'une puissance prodigieuse, il ne reste plus aux hommes qu'à s'enfermer dans leurs cavernes souterraines, en attendant des jours meilleurs.

Partant de cette " anecdote ", qui n'est - hélas ! - que trop vraisemblable, Stanley Kubrick a donc réalisé un film en deux versions juxtaposées : le documentaire le plus précis côtoyant à chaque instant la clownerie la plus délirante. On pourrait dire que tout ce qui se passe en l'air est vrai, alors que tout ce qui se déroule au sol apparaît comme une farce diabolique, ubuesque, "cauchemardesque" pour reprendre le mot de Kubrick lui-même. (La scène-clé du film, celle au cours de laquelle les deux chefs d'Etat essaient de se mettre d'accord - non sans mal, car le président du conseil soviétique est ivre mort - sur la marche à suivre, est une incroyable pantalonnade, digne des "Jerry Lewis" les plus farfelus).

On peut évidemment se demander ce qui a poussé Stanley Kubrick à adopter un style si bizarrement hétérogène pour raconter son histoire apocalyptique. A-t-il délibérément voulu provoquer le public en traitant avec une désinvolture agressive un sujet "tabou", et cela afin de l'obliger à prendre conscience du danger monstrueux qui le guette ? Quel que soit le but poursuivi, Docteur Folamour est un film brillant, alléchant, excitant, un film qui va faire du bruit. (...)

Le Monde du 29 avril 1964


Explosif !

Une "comédie cauchemardesque" sur la menace d'un conflit nucléaire

En 1962, auréolé de soufre par son scandaleux Lolita, Stanley Kubrick décide de consacrer un film à un sujet qui le passionne depuis longtemps : le danger nucléaire. Fidèle à sa méthode, il achète les droits d'un roman, Alerte rouge (1958), et se lance avec son auteur, Peter George, dans l'adaptation de cette histoire hautement dramatique qui voit un général psychotique attaquer la Russie. Très vite, il apparaît qu'écrire sur la bombe contraint à laisser de côté "toute dimension absurde ou paradoxale" de peur de susciter les rires... D'où l'idée de transformer le film en "comédie cauchemardesque", susceptible d'exorciser les angoisses de la guerre froide.

Kubrick fait alors venir l'excentrique Terry Southern des Etats-Unis, et le film change résolument de ton. Chaque personnage hérite d'un patronyme ridicule, aux connotations ouvertement sexuelles : le nom de Buck Turgidson se passe de commentaires, et celui du général Jack D. Ripper, obsédé par les objets phalliques, évoque le célèbre assassin de prostituées Jack l'Eventreur.

Une fois Folamour lancé dans le registre de la farce, le cinéaste ne se refuse rien. Blagues salaces, bataille de tartes à la crème dans la salle de guerre (une scène coupée au montage) et grand numéro de cabotinage de Peter Sellers, qui joue carrément trois rôles : le capitaine Mandrake, le président, et Folamour lui-même. Inspiré de ces scientifiques nazis engagés par les Américains au sortir de la guerre, Folamour a un accent allemand particulièrement fort : Sellers imite tout simplement le photographe de plateau, le célèbre Weegee, dont Kubrick admire l'oeil acéré et le goût du macabre.

On est dans la franche caricature, ce qui suscite la désapprobation, lors de la sortie du film, de la célèbre critique américaine Pauline Kael : "Docteur Folamour marque le début d'une nouvelle ère cinématographique. C'est un film qui tourne en ridicule toutes les choses et les gens qu'il représente." Une fois de plus, Kubrick est incompris parce qu'en avance sur son temps : l'ironie systématique, la distanciation froide seront la marque des cinéastes à succès des années 1990, de Tarantino aux frères Coen.

Trente ans auparavant, Kubrick en est déjà là, à traiter ses personnages comme des pantins grotesques et la possible destruction du monde comme un sujet de farce. Il posera le même regard glacial sur les gesticulations de Redmond Barry, alias Barry Lyndon et ses prétentions grotesques à l'ascension sociale. C'est sans doute cet incroyable recul du cinéaste qui permet au " rire macabre " de Folamour de résister au temps.

La guerre froide est finie depuis longtemps, et pourtant cette satire n'a rien perdu de son acuité : les décisions prises dans la salle de guerre évoquent d'autres conflits tout récents, les obsessions sexuelles des personnages rappellent l'emprise de la vie privée sur la vie publique, et derrière la peur de la bombe nucléaire se profile celle du terrorisme international. Au fond, Pauline Kael avait raison : en 1963, Docteur Folamour marquait bien le début d'une nouvelle ère.

Florence Colombani - 2008 - Le Monde



Bande Annonce : Dr Folamour : ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe ! - Dr. Strangelove : or How I learned to stop worrying and love the bomb ! (1964) Stanley Kubrick